[Clip] – Benjamin Cotto se mouille en solo dans Le Grand Bleu

Benjamin Cotto - Le Grand BleuAttention à tous les Benjamin de la Terre : ce message leur est adressé. Un nouveau Benjamin arrive dans la variété française. Il chante bien ; il écrit bien. Pire : il est beau gosse. Eh non, nous ne parlons pas du monopoleur Benjamin Biolay, qui a sérieusement du soucis à se faire avec l’arrivé d’un nouveau chalengeur.

Plein soleil

Et pour son début d’aventure solo, il pose les couverts dans les grands.

Parisien de naissance, ce Benjamin-là a fait son premier plongeon dans l’industrie musicale en 2006. En effet, Benjamin Cotto est la moitié de l’excellent groupe pop folk Lilly Wood & The Prick, popularisé par des titres comme Middle in the Night, Into Trouble et évidemment la version remixée de Prayer in C par Robin Schultz, qui les aura introduits aux clubbeurs. Cinq albums dans les nageoires, dont un sorti cette année, Benjamin Cotto profite d’une excursion pour prendre la voile seul, et nous présenter sa voix, dont on n’a pas souvenir de l’avoir entendue au sein de Lilly. Son premier titre solo sort, assorti d’un court métrage où ce-dernier est entouré de Lou Lampros, Marie-Ange CastaXavier Lemaître. Piquons une tête dessus.

Tout commence par l’invitation d’une famille recomposée dans la maison de vacances de Benjamin : son ex-petite amie, un ex-ami, et la fille de ce-dernier. Deux belles blondes reliées par une gémellité troublante, un ami de travail ayant volé la copine de l’autre, et une virée en voilier : cocktail explosif en vue, cela sent la marée à plein nez. Comme l’on s’en doute, le carré amoureux va boire la tasse, les rancœurs enfouies n’allant pas tarder à émerger. C’est une histoire de cœur et de fesses comme on n’en voit que dans les films français. On se croirait dans un drame bourgeois d’Anne Fontaine, type Perfect Mothers, ou dans les querelles amoureuses de Christophe Honoré.

Le clip est esthétiquement très beau, en particulier dans son épisode marin. Les images sont quasi cristallines, favorisant l’éclat du bleu marin et du jaune solaire. Un peu comme les pubs Acqua Di Gio ou Dior, elles-mêmes devant tout à des films comme Plein soleil ou La piscine. On pourra déplorer le scénario, peut-être trop ambitieux pour un court métrage de 7 minutes. Ce n’est pas que les comédiens jouent mal, mais le fait que les tourments soient trop vite expédiés, cadenacés dans une histoire qui aurait pu s’étendre sur un film, font qu’ils ne sonnent pas toujours justes. Benjamin Cotto ne joue pas mal ; il joue juste presque bien. Tous les Benjamin se rassurent à cette lecture. L’homme n’est pas parfait, et ce n’est peut-être pas tant un défaut.

Le grand benjamin

Décrit comme un court métrage réalisé et écrit par l’intéressé même (deux cordes supplémentaires à son arc), nous sommes plus devant un long clip narratif dans lequel s’enboîte la musique. Et le titre vaut son pesant d’eau. Mélancolique à souhait, la belle voix caverneuse mais chaude de Cotto égraine des paroles elliptiques, les souvenirs des voix féminines arrivant par écho. Alors que sa voix d’acteur se rapproche de celle nasillarde de Mathieu Amalric, celle du chanteur peut se décrire comme à équidistance d’un Serge Gainsbourg, à la voix abîmée, oscillant entre chant et scansion, d’un Leonard Cohen, de ces types qui savent de quoi est fait l’amour, et d’un… Benjamin Biolay, dont il retient la lassitude aristocratique. Il fallait le faire, tout de même! Très aérienne et peu venteuse, c’est une musique pour un marin d’eau douce ayant le vague à l’âme, lorsque celui-ci se balance dans le hamac ou abandonne la barre pour s’affaler sur le mouillage et repenser aux histoires contrariées. Les paroles, poétiques, s’amarinent à la musique séraphique, devant tout à son accord synthétique cristallin et au saxophone bouillonnant.

Dès lors, on ne peut qu’attendre avec une certaine impatience la sortie courant septembre de l’EP chez E.47 Records du jeune homme ténébreux. Biolay n’a qu’à bien se tenir, car le grand plongeon de Cotto risque de provoquer plus qu’une vaguelette.

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