Cette fois ce sont les Suédois qui ont eu droit à la primeur. Quelques jours après avoir dévoilé deux nouvelles chansons, Robert Smith et les siens ont remis cela le 10 octobre en dévoilant un troisième inédit, And Nothing Is Forever, campé en 6ème position sur la setlist, entre Lovesong et Burn.
And Nothing Is Forever est lancée par une introduction qui, chose peu fréquente ces derniers temps, s’appuie sur un clavier aux côtés des guitares. Pour le reste, le morceau mérite assez bien sa place à côté d’un Lovesong dont il constitue presque le cousin éloigné de quelques décennies. Le son se tient quelque part entre les longues chansons à guitares de Wish et l’univers onirique et millimétré de Disintegration. Le mouvement est ample mais aussi infiniment émouvant et un peu triste pour une chanson d’amour. Le « narrateur » demande à celle qu’il aime de l’accompagner jusqu’au bout du bout maintenant qu’il a vieilli. Il lui arrache cette promesse et se lamente à sa façon sur le caractère périssable des choses, comme si l’amour lui-même bien que soutenu jusqu’au dernier regard allait laisser la place au trépas.
L’interprétation de Robert Smith est parfaite et on tient avec cette chanson une création assez remarquable, très Cure et sans idée de nouveauté, mais bien juste et bouleversante. On peut aisément verser une larme ici et se dire que personne n’écrit sur ces choses là aussi simplement et avec autant d’adresse que Smith. Quand on sait que Smith est en couple avec son épouse depuis sûrement plus de quarante maintenant, la chanson prend encore plus de profondeur et de sens.
Is the memory of the first time
In the stillness of a teardrop
I’ll hold you for the last time
In the dying of the life
And I know I know
For my world has grown old
And nothing is for ever
And I know, I know
My world has grown old
But it really doesn’t matter
If you say we’ll be together
D’aucuns ont beau afficher clairement leur scepticisme. Entre les nouveaux titres et une setlist plus ramassée et qui frise la perfection de soir en soir, il se pourrait bien que Cure soit la bonne affaire de cette fin de saison.