« I wanna get off the train / Let me get off the train/ I wanna leave no trace / Fuck the human race / I don’t have much time / I never wanna die / Let me live my life With desire and pride »
Si ceux qui avaient aimé ou adoré ses précédents disques retrouveront sans mal leurs repères dans ce premier extrait du nouvel album de Vagina Lips, Get Off The Train, la basse hookienne, les influences 80s et le tropisme cold wave si attachant, peut-être seront-ils surpris par l’âpreté de la voix et le caractère brutaliste de la production qui lance Negative Feelings, le nouvel album du chanteur grec qui sortira début décembre.
Émargeant toujours chez Inner Ear Records, le compositeur Jimmy Polioudis œuvre toujours en complète autonomie et avait passé l’année dernière à chanter principalement en grec avec son autre groupe Mazoha. Negative Feelings, sur lequel on reviendra prochainement, est un disque qui s’inscrit dans la continuité d’Outsider Forever mais qui marque aussi une sorte de tournant sombre dans l’univers sonore de Polioudis. Les mêmes instruments sont convoqués au service d’une écriture plus désespérée et désabusée que jamais, moins romantique et qui semble marquée par la violence de l’époque. La production des voix est plus sèche, moins séduisante et le ton plus volontairement radical et agressif.
Qu’est-il arrivé de si terrible pour qu’un chanteur hier aussi rêveur que Robert Smith chante un texte aussi définitif que « I wanna leave no trace/Fuck the human race » ? Le tour electro-punk prit par Vagina Lips effraiera ceux qui voyaient en lui un imitateur appliqué et charmant de leurs sonorités gothiques préférées. Negative Feelings est chargé de bile et leur fera mal aux oreilles. Sans doute est-il temps d’en finir avec les faux espoirs.
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