I want to hold the hand inside you
I want to take the breath that’s true
I look to you and I see nothing
I look to you to see the truth
You live your life, you go in shadows
You’ll come apart and you’ll go black
Some kind of night into your darkness
Colors your eyes with what’s not there
Fade into you
Strange you never knew
Fade into you
I think it’s strange you never knew
Les paroles de sa chanson la plus connue, co-signées avec Hope Sandoval, restent 27 ans après des plus énigmatiques. On y parlait alors de se dissoudre en quelqu’un, d’une présence fantomatique qui faisait passer l’amour pour une forme de dilution spectrale d’un être dans un autre. Pour dire la vérité, pendant longtemps, on a eu d’yeux que pour Hope Sandoval. Au début des années 90, on aurait été sot de voir autre chose, de détourner les yeux de sa beauté insolente et primitive, de glisser en dehors de son filet de voix. La moitié du duo Mazzy Star était aussi son tout comme si Roback, en arrière, changeant de tenue, de coiffure parfois, n’existait pas ou plutôt n’existait qu’à travers ce qu’il apportait à sa muse.
L’histoire dira peut-être plus précisément comment ces deux-là composaient et vivaient ensemble, ce dont ils parlaient et d’où sont venues les chansons composant leur quatre albums. Il y a des pépites sur chacun d’eux. Pas toutes mais suffisamment pour qu’on puisse les réécouter de temps en temps et les chérir. Roback était un guitariste discret mais inspiré. Un amateur de musique, un explorateur acoustique. On se fout bien de Rain Parade, de Rainy Day, d’Opal, ses groupes précédents. Roback, maintenant qu’il est mort, est saisi dans le rayon de lune : il sera l’homme éternellement derrière la femme, celui qui a chanté auprès de la sirène, qui a composé pour elle et survécu à ce qu’elle avait à dire, sans persil, ni trompette. Un homme de guitare, invisible depuis 30 ans et à la vue de tous. Une ombre, morte avant la mort, silencieuse avant le silence. Perdue dans quelque chose de plus grand et de plus beau. C’est déjà quelque chose et puis plus rien…
La plus belle chanson du groupe était de toute façon d’Arthur Lee.
This is my five string serenade, yeah
Beneath the water I play
While I’m playing for you
It might be raining there too.
This is my five string serenade
Roback n’est pas prêt de lâcher le manche. Il joue toujours sous la pluie.