Alors que le rouquin le plus branché de la planète revient ces jours-ci avec un nouveau projet, le monde de la branchitude et de la hype (dont nous sommes bien entendu les fers de lance !) est déjà en train de lui chercher des successeurs. King Krule alias Archy Marshall est trop roux, trop jeune, trop exposé désormais, trop cher (bah oui, fini le temps des concerts organisés à la va vite où le gaillard débarquait en deux temps trois mouvements). Alors, ok, on a jeté une oreille attentive à son nouvel album (déguisé) et à sa nouvelle création fraternelle : un livre, des poèmes, un court métrage et ce 12 titres A New Place 2Drown, qui sont bien fichus mais qui n’assouvissent pas complètement notre soif d’obscurité, de création underground et de nouveauté vampirique.
Alors oui, King Krule a encore de belles années devant lui mais 2016 va être l’année des Eastern Barbers. Ils sont quatre, plutôt petits bourgeois (ils ont voyagé à Istanbul, au Japon, en Asie, à Berlin), et originaires du Sud de Londres. Ces mecs ont juste un ep 4 titres, Everybody’s Elsewhere, derrière eux, distribué sur bandcamp, et ils ont un guitariste à moustache et un chanteur sexy qui a une barbe de trois jours! Ce sont de parfaits cosmopolites qui pensent qu’enregistrer un album est beaucoup trop cher et qu’il vaut mieux se balader de salle en salle avec juste des instruments et un ordinateur portable pour faire de la super musique. Les Eastern Barbers, c’est les Sleaford Mods en moins prolo, moins trash, moins vieux, 100% propre sur lui, le premier vrai groupe cosmopop susceptible de jouer du jazz, du rock, de la northern/southern soul et des beats à la The Streets, depuis l’apparition de.. Cornershop et de Jamie T. Eastern Barbers a tout en main pour devenir le Blur du XXIème siècle, les qualités mélodiques, le charisme rétrochic et cette capacité à mêler l’évidence pop et l’engagement rock. Et ils ont même un roux dans l’équipe !
Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenu AVANT quand vous les retrouverez (d’ici 3 à 6 mois) dans tous les canards trendy de l’Hexagone. En attendant, écoutez leur single Maya qui est doux comme une barbe à papa et soyeux comme un club de jazz de Chelsea. C’est encore un peu mou du genou mais c’est une musique qui a de la cuisse. Je vous coupe les pattes juste au dessus de l’oreille ?