La texture peut-être, la façon dont la basse, la batterie et la guitare semblent s’entrechoquer plutôt qu’elles ne tirent dans le même sens, et toujours cette voix érotique et désormais batailleuse et malheureuse qui lie le tout, la blondeur, l’intensité : voilà ce que ce petit Something qui sert de carte de visite au nouvel album des Suédois de Hater inspire. Le disque, Sincere (bien sûr), sort le 6 avril chez Fire Records. La potion est annoncée plus sombre, plus dense, l’instrumentation plus lourde et moins pop, naviguant en eaux shoegaze plus que dans le petit (grand) bain des Cardigans et autres orfèvres du genre poids mouche.
Le disque a été enregistré l’an dernier en deux temps : une première session à Malmö puis une autre en Angleterre. Le groupe a collaboré pour le mixage avec John Cornfield, un vieux routier qui a fréquenté Hater comme Supergrass, Ride, The Waterboys et un bon millier d’autres. En allant taquiner ainsi les légendes du son rude et blanc (comme le bruit du même nom) anglais, le groupe de Caroline Landahl marque une volonté de suivre l’air (noir) du temps et de ne pas se laisser emprisonner par une formule ou endormir pour une trop longue… Siesta.
Nouveau son, nouveau line-up puisque deux nouveaux venus Frederick Rundquist et Rasmus Andersson sont venus remplacer Adam et Lukas dans le quatuor originel. Le jeu de batterie du premier amène notamment une énergie redoutable au nouveau morceau. Les compositions du chevelu Mans Leonartsson (qui joue également en solo et chante à ses heures) et la voix de Landahl sont toujours au premier plan, assurant bien évidemment une belle continuité entre le Hater d’hier et celui d’aujourd’hui. On ne sait pas encore grand chose sur le nouveau disque si ce n’est qu’il figure bien évidemment parmi les sorties les plus attendues du printemps.