Auteur en 1987 de la reprise la plus célèbre et la plus spectaculaire de The Cure, avec sa version indépassable de Just Like Heaven, l’ami J Mascis du Dinosaur Jr a eu envie de se/nous faire plaisir en se tournant à nouveau vers le répertoire de Robert Smith et sa bande.
C’est cette fois la moins connue Breathe, chanson qui est apparue pour la première fois d’ailleurs en juin 1987, en face B de l’excellent single Catch (on avoue un faible immense pour ce morceau au passage, pour de basses et très anciennes raisons sentimentales) qui sert de point d’appui au talent et à la capacité d’interprétation du grand homme à longs cheveux (sales et gris). Breathe, l’original, a été popularisée grâce à son intégration au coffret compilatoire Join The Dots. On ne se souvient pas qu’elle ait été jouée sur scène (mais on peut se tromper). La production d’alors ne lui rendait pas justice et on préfère écouter cette version “non officielle” retravaillée par un fan qui met mieux en valeur le travail de songwriting.
A se demander du reste, si Mascis n’est pas reparti de là pour sa reprise, puisque celle-ci n’a de fait pas grand chose à voir en terme de parti pris avec la version studio. Le chanteur du Dinosaur Jr s’approprie complètement ce morceau aux paroles chiches mais particulièrement intenses, qui en fait l’une des faces B les plus appréciées des fans.
Breathe / Breathe on me /
Be like you used to be / Breathe on me/ Move in me /
Be like you used to be / Move in me / Move in me /
Be with me /
Be like you used to be / With me / With me
La chanson évoque le manque, la peine liée à une perte qui peut s’interpréter, selon qu’on veut ou non sombrer plus ou moins profondément dans le pathos, comme un départ volontaire (une rupture) ou…. la mort. Chanson d’amour morbide, Breathe faisait étrangement équipe sur le single avec un Catch fabuleusement… catchy et sensuel, optimiste et solaire. La version de Mascis est assez épatante et peut-être bien meilleure que l’originale.
Mascis a rappelé dans une récente interview pour le magazine Uncut à quel point la musique, les guitares et la voix de Robert Smith le touchaient et comment, à l’écoute des disques de The Cure, il avait eu ce sentiment que lui et Smith pensaient et éprouvaient les mêmes choses. Cette communion aurait aidé l’Américain à prendre confiance en lui. Bien lui en a pris.
