On doit confesser n’avoir jamais été d’immenses fans de Jon Spencer. On a d’ailleurs plus fréquenté son Boss Hog de couple que son Blues Explosion, un peu plus connu, avant de perdre sa trace, ce qui est sûrement une erreur tant le musicien américain partage de caractères et d’attitudes avec notre chouchou alternatif Ian Svenonius de Make-Up ou Nation of Ulysses. Mais il faut bien faire des choix, ce qui ne nous empêche pas de saluer ce retour plein de rage et de joie du bonhomme âgé désormais de 57 ans mais qui présente encore toutes les caractéristiques enjouées et vaillantes du punk rockeur des débuts.
Jon Spencer retourne au boogie des débuts pour signer un album intitulé Spencer Gets It Lit (sortie le 1er avril avec 2 titres bonus pour l’édition CD soit 15 morceaux) en compagnie de son groupe les Hitmakers. A ses côtés, donc, des seniors du punk rock venu de Sonic Youth (Bob Bert) ou de Quasi, auxquels s’ajoutera la batteuse (de Quasi toujours) Janet Weiss pour la tournée à venir. Du lourd, de l’expérience et de la suite dans les idées, c’est ce que devrait porter ce disque du retour qui suit un premier album solo sorti il y a sept ans maintenant et qu’on n’avait pas écouté plus que ça (Spencer Sings the Hits).
Le premier extrait, Junk Man, est assez cradingue et ludique pour qu’on s’enthousiasme. Spencer a gardé un certain savoir-faire pour les entames accrocheuses, suffisamment de vivacité pour ouvrir une fenêtre vers l’histoire d’un rock US fondé sur le cuir des années 50 et l’outrance des années 70. On pense aux Dolls, au Velvet et à toute la clique du Panther Burns. Sur 2 minutes et 20 secondes, ça passe sans trop de mal et on attend donc la suite.