Le cinquième album de Sparklehorse est mort avec Mark Linkous en mars 2010. Le chanteur et compositeur du groupe américain avait démarré, après In the Fishtank #15, projet avec l’Autrichien Fennesz qui clôturait sa discographie officielle, le travail l’année précédente (en 2009 donc) sur de nouveaux morceaux.
C’est un peu plus tard alors que certains titres étaient quasi achevés et d’autres seulement en gestation, que sa situation personnelle, mélange de déprime, de précarité et de dépression, l’avait rattrapé et conduit à se donner la mort en se tirant une balle en pleine poitrine après avoir reçu une série de « mauvaises nouvelles ». Sparklehorse avait disparu avec son unique membre, laissant derrière lui une discographie proche de la perfection et, en héritage, des dizaines de cassettes dont aucune n’avait re-surgi depuis. On avait signalé en fin d’année dernière que le frère de Linkous s’était enfin attelé à l’exploitation de ces richesses oubliées. Cela avait donné lieu à la sortie d’un premier morceau, It Will Never Stop, qu’on pourra retrouver sur cet album inachevé, qui est désormais annoncé pour le 8 septembre.
Bird Machine (c’est son nom) comprendra 14 titres dont on ne peut pas s’empêcher de reproduire les titres un à un : It Will Never Stop, Kind Ghosts, Evening Star Supercharger, O Child, Falling Down, I Fucked It Up, Hello Lord, Daddy’s Gone, Chaos of the Universe, Listening to the Higsons, Everybody’s Gone to Sleep, The Scull of Lucia, Blue et Stay. C’est peut-être la nouvelle la plus excitante de ce premier semestre. Il faudra qu’on rende compte du reste du documentaire sorti en catimini l’an dernier et qui est d’une justesse et d’une poésie infinie.
Dans l’attente d’avoir le disque en main, on peut écouter bien sûr le deuxième morceau extrait du disque, Evening Star Supercharger, magnifique et tellement représentatif du travail du bonhomme. Joyeux et triste à la fois. Pop et DIY. Même mort.
