Il serait exagéré de prétendre que toutes les productions de Yellow6 sont indispensables. Il y en a tant : Jon Attwood aurait fait pas moins d’une soixante d’albums en vingt ans ! Mais il serait profondément injuste de confondre cette prolixité avec une logorrhée inintéressante.
Cet homme est juste un artiste artisan, aussi méconnu par le plus grand nombre que reconnu par de fervents admirateurs – ceux là même qui affectionnent également Windy & Carl ou Stars Of The Lid pour n’en citer que quelques-uns. Peu ou prou, il déploie à l’infini et à l’envie les mêmes compositions ambiantes, à base de guitares passées par le prisme de nombreuses pédales d’effets, juste soutenues par des machines qui constituent l’ossature rythmique.
Silent Streets And Empy Skies, publié comme plusieurs de ses précédentes productions par l’attachant label grec Sound In Silence, se compose de neuf nouvelles compositions, particulièrement apaisantes – mais pas forcément apaisées. D’ailleurs, elles ont été composées pendant le trou noir du confinement, lorsque l’Anglais pouvait parcourir les lieux publics déserts, lorsque le ciel pouvait emplir tout l’espace. Si la genèse de ce disque doit pour beaucoup compter dans l’inspiration de son auteur, pour autant et comme de coutume, il n’y a pas grand-chose à décrire dans la musique de yellow6, car délibérément, cette musique s’avance tel le navire sur lequel peuvent voguer nos songes.