On peut cracher sur les « musiques patrimoniales » : pas assez innovantes, ronronnantes; mais aussi y trouver refuge quand ça nous arrange. Les Waterboys de Mike Scott nous viennent tout droit des années 80 (ils existent depuis 1983) et sonnent comme les lointains cousins de Nick Cave et de Neil Young. Depuis 2015, et après de petites coupures plus ou moins longues, le groupe a signé rien moins que quatre albums, avec un cinquième, All Souls Hill, qui débarque dans les mois qui viennent chez Cooking Vinyl. Ces nouvelles sorties sont de bonne facture et viennent prolonger une œuvre dense que Scott a récemment mis en valeur à travers la réédition en coffret Magnificient Seven. Les Waterboys font partie des quelques groupes qui réussissent à gérer correctement la valorisation de leur héritage et la sortie de disques décents et qui n’entachent pas leur image.
Le nouveau clip, All Souls Hill, est assez envoûtant et bien fichu. Le disque (en 9 chansons) raconte des histoires d’hommes et de paysages, évoque le cours du monde, la vanité des hommes et de l’existence. Le clip incorpore des gravures et oeuvres consultées dans une bibliothèque publique de New York qui correspondent aux séquences (un peu pontifiantes) du morceau. La voix de Scott est impeccable et son talent mélodique intact. Le précédent et premier extrait, The Liar, était un peu moins convaincant, même si plus expérimental, mais impressionnait par son engagement politique et sa dénonciation du mensonge en politique. Folk et rock à la fois, les Waterboys sont toujours autant citoyens du monde, engagés et concernés par ce qui se passe autour d’eux. Après quarante ans d’activité, c’est plutôt bon signe pour la suite.
