Tube de l’été #7 : la fraicheur mancunienne de Chloe Slater

Chloe Slater - Price on fun« Le rock est mort ! » La rengaine a déjà 30 ou 40 ans et s’entend encore régulièrement jusque dans nos rangs. Il faut dire que, pour qui fréquente un tant soit peu la jeunesse adolescente de ce côté-ci de la Manche, on a du mal à voire poindre la relève et même si les goûts de nos chères têtes blondes ont au moins le mérite d’être bien moins cloisonnés que ceux de leurs ainés, difficile en effet de ne voir dans le rock juvénile qu’une niche à l’avenir incertain. Mais la France n’est pas et n’a jamais été un vrai pays rock et si on adore quoiqu’il en soit soutenir nos scènes locales, force est de constater que c’est d’un peu plus au nord que viennent le plus souvent les raisons de s’exciter pour de bon. C’est encore le cas avec Chloe Slater, toute jeune anglaise du sud d’à peine 20 ans débarquée à Manchester pour travailler avec le tout aussi jeune producteur Jack Shuter et délivrer depuis quelques mois un par un les titres de son premier EP autoproduit You Can’t Put A Price On Fun duquel est extrait ce nouveau tube de l’été, Price On Fun.

Il faut bien le reconnaitre, le tube de l’été ne se différencie pas tant que ça des tubes des autres saisons, si ce n’est par sa date de sortie estivale ou pré-estivale et il y a assez peu de chances pour qu’une nouvelle chorégraphie endiablée viennent égayer les soirées mousses du camping sur l’air de la ritournelle rock de Chloe Slater. Ceci étant posé, on ne peut que s’enthousiasmer face à ce vent de fraicheur bienvenu en pleine canicule et l’énergie que dégage Chloe Slater est tout simplement irrésistible. Tout comme l’est, et c’est bien là la marque n°1 du tube, ce refrain absolument imparable qui entre en tête à la première écoute pour ne plus vous lâcher. Ajouter à cela une voix puissante et racée, qui passe sans peine du parlé-chanté (on va commencer à mesurer toute l’influence de Sleaford Mods et des Fontaines DC sur la jeunesse des iles britanniques) à un chant déjà très personnel et complétement craquant, une construction joliment audacieuse, des guitares acérées comme il faut, des paroles générationnelles assez touchantes sur la difficulté d’entrer dans l’âge adulte en 2024 et tous les ingrédients de la bombinette sont réunis.

D’autant que le reste du EP, sans être complétement à l’avenant question tube, propose quatre autres titres plutôt bien travaillés, aux atmosphères assez différentes et desquels émergent des influences plus diverses (quand Warpaint rencontre l’electro-clash sur Nothing Shines On This Island ou un Death Trap qui nous renvoie aux débuts de Camp Claude) qui rendent l’univers en construction de Chloe Slater déjà très personnel extrêmement prometteur. Promis, on va suivre tout cela de près, bien au-delà de l’été, en espérant que la jeune femme, déjà repérée dans les découvertes du dernier festival de Glastonberry ne se brûle pas les ailes et prenne le temps de bien grandir artistiquement.

Chloe Slater est l’invitée du Pitchfork Music Festival Paris le 09 novembre 2024.

Autres tubes de l’été 2024 :
l’été indien de Hope Tala
Canopy de Flora Hibberd, la chaleur folk d’une Anglaise à Paris
Kid Loco, Don Letts et Gaudi célèbrent la mort du Kid !
La biche en nous d’Astéréotypie
Hard Ton et Chris Conde mettent les gars à genoux
Goune et la Vilerie matent Terminator en VHS
Sandy Denny chante à la maison
Our Girl – Something About Me Being A Woman
Falling Behind de Lazy Day

Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

Mots-clés de l'article
, ,
Écrit par
Plus d'articles de Olivier
Calypso Valois / Apocalypso
[Kwaidan / Kuroneko]
Il est parfois nécessaire de trouver un déclencheur pour évoquer un disque,...
Lire
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *