Marika Hackman est un trésor méconnu de la scène rock folk britannique. L’encore jeune anglaise (27 ans) a livré il y a quelques semaines son troisième album, Any Human Friend, qui est de loin le plus abouti et méritera, prochainement, une critique plus détaillée. En attendant, celle qui se présente comme une « queer, persuadée qu’elle terminera sa vie en étant vierge » (ce qu’elle confirme sur ce morceau) fait parler d’elle un peu partout pour son emploi (massif) des jurons dans les paroles de ses textes, fourmillant de détails sexuels et de fuck, et aussi pour la récente version solo de l’un des morceaux de son album, Hand Solo. Rien à voir avec l’univers Star Wars (encore que…), puisque le morceau, présenté ici en version acoustique, évoque un thème longtemps tabou (et fascinant) qui est celui de la masturbation féminine. Le mystère de l’autosatisfaction féminine fait le bonheur des amateurs d’érotisme et de tous les vidéastes amateurs depuis des décennies : il a maintenant son hymne.
My finger touch
I’ve been feeling stuff
Dark meat, skin pleat, I’m working
Oh Monkey glove
You threw away two pints of blood
It’s alright, I’m jerking
I love this
Greased sheets, leave my right hand free, it’s hard to be alone
Deep heat, turn the lights off in my home
When I’m alone (Onanism)
It’s automatic, oh
I dig for life in the eye of my thighs
I can’t believe, petite mort
I’m a slave at your door
And I feel to be free, oh, the irony
Entre l’ambiance Bilitis du début du morceau et le coeur de la chanson, sensuel et limpide, Hand Solo est un titre à la fois intime, émouvant et splendide qui place l’anglaise au centre du combat/débat sur le féminisme. Marika Hackman n’est pas la plus militante des chanteuses en activité mais offre une vision, par sa vie, ses propos et sa musique, de la femme moderne qui en ravira plus d’un. Son album, équilibré entre morceaux éclatants et morceaux plus sombres, à l’image de ce The One remarquable, est une alternative plus que crédible à une Lana Del Rey beaucoup plus médiatisée et surtout beaucoup plus timide. Difficile de comparer ce qui n’est pas comparable mais Marika Hackman est, à défaut d’être l’avenir de l’homme, un des meilleurs espoirs de la scène féminine anglaise avec, peut-être, son ancienne amoureuse Amber Bain, de Japanese House, dont elle est séparée maintenant depuis une année. Avis aux amatrices.