On les avait laissés il y a quelques semaines avec l’un des morceaux les plus épatants du semestre, I’m Your Man, éclaireur d’un album, And Nothing Hurt, dont on va finir par connaître tous les morceaux avant même sa sortie en septembre. Et les revoilà ! Spiritualized tente d’emballer notre été sur les routes en signant la balade la plus parfaite de ce mois d’août avec Here It Comes (The Road), un morceau fainéant et splendide à la fois qui sonne pop et rock comme une chute de studio de… Felt.
C’en est fini du psychédélisme et de l’ère spatiale, Jason Pierce s’offre cette fois une respiration du côté du rock classique archétypal sous forme d’une road song aussi banale que classe. Le morceau s’étire avec langueur, nonchalance et sérénité jusqu’à aller taquiner les cinq minutes, n’hésitant pas à faire sonner les flons-flons saxophoniques dans sa dernière minute. Dire qu’il fallait faire tout ce chemin pour en arriver là. Les amateurs du groupe retrouveront la trace de cette chanson sur quelques sets live en 2015 notamment où elle officiait à l’ouverture.
Avec ce nouveau morceau, et sans toujours avoir eu accès à l’album complet, on commence à se faire une idée de ce à quoi devrait ressembler ce nouvel album : il sera lent et élégant. Il sera rétro et apaisé. Il sera intime et émouvant. Magnifique et à la hauteur des talents de compositeur de son auteur. Mais une question nous taraude tout de même : où sont les chansons uptempo ? Espérons que Jason Pierce qui est un peu plus jeune et un poil moins shooté ne va pas finir comme Peter Perrett à faire des chansons pour les musées, les critiques qui le découvrent 25 ans après et les vieux gars nostalgiques. On veut du psychédélisme, des projections sur les murs et du sang dans la culotte de peau. Une autre conception des vacances et de l’autoroute de l’enfer….
photo : promo presse