On se surprend soi-même à l’écrire mais Maxïmo Park est toujours vivant. Du reste, pour qui n’ayant jamais perdu de vue la formation menée par Paul Smith, rien d’hasardeux : si l’œuvre inaugurale (A Certain Trigger) s’apparente dorénavant à l’indépassable réussite du groupe, les albums suivants conservaient une allure chic, un détachement faussement aristo. Et puis, quand même : de la mouvance Bloc Party / Franz Ferdinand / Maxïmo Park (il y a douze ou quinze ans, une éternité), les auteurs du génial Apply Some Pressure ressemblent maintenant aux seuls survivants légitimes. Sans doute car Maxïmo Park a conservé le principal : écrire des hymnes pop qui se chantonnent dès la première écoute. Pas de concept album, pas de crédibilité électronique, refus de la grosse tête.
Ce sixième album (oui, déjà) s’assimile aux précédents et probablement aux suivants. Risk to Exist n’a d’autres ambitions que d’aligner les bombinettes pop-funk. De Maxïmo Park, nous n’en demandons guère plus : des rasades Duran Duran, une touche Johnny Marr, une ironie façon Jarvis Cocker. Et la recette, bien que répétitive, fonctionne encore. Sans doute car la formation enregistre live, conservant ainsi une fougue et une spontanéité qui se ressentent à l’écoute des terriblement catchy Get High (No, I Don’t), What Did We Do to You to Deserve This ? ou Risk to Exist. Il y a certes un discours semble-t-il très politisé, mais on s’en fout un peu : que Paul Smith tacle le facho peroxydé siégeant à la Maison Blanche, c’est tout à l’honneur du songwriter ; sauf que les paroles de Maxïmo Park n’atteignent évidemment pas le niveau cathartique hier promulgué par, au hasard, les Smiths.
On devrait signaler que l’album détient un petit coup de mou en son milieu. Que Risk to Exist pourrait sembler un peu fade à l’heure de Sparkling et MNNQNS. Ce ne serait pas mentir. Qu’importe, au fond : la capacité de Maxïmo Park à vieillir dignement mérite que l’on salue ce nouvel effort.