Même si les influences restent les mêmes que celles qu’on lui connaît depuis les débuts de We Insist, Étienne Gaillochet trouve moyen avec ce projet Mule Jenny et ce premier album All These Songs of Love and Death d’en élargir l’horizon des possibles. On retrouve les ingrédients de batteries débridées, certes, mais pas que.
Rehaussés ici, ou agrémentés là d’un vibraphone entre autres types de percussions, celui que l’on a retrouvé au fil des ans dans des projets de caractère (We Insist, Zarboth, Blair…, Perio, …) pousse ici l’aventure solitaire jusqu’à tout écrire et interpréter… batteries, percus, guitares, basse, claviers et synthés… Tout ou presque, parce que le naturel et l’énergie de groupe reviennent au galop, avec l’invitation de Théo et Max, membres actifs d’un des fleurons actuels de la structuration déstructurée au sein de Lysistrata. Batteur, chanteur, auteur compositeur,… tout le monde n’est pas Phil Collins, et bien heureusement – pardon pour la mauvaise joke, quoique les premiers disques de l’époque Peter Gabriel … bref…
L’écriture et l’interprétation de « toutes ces chansons d’amour et de mort » débouchent sur un panorama élargi, riche et baigné d’un soleil noir… comme le bien nommé Cross the line, ovni de blues déviant, flirtant avec le slam et le falsetto, introduit par un gimmick fantomatique à la Monty Norman/John Barry (cf James Bond theme).
Ce disque gagne à être écouté au casque pour mieux percevoir les entrelacs de claviers, guitares, voix étayés par une rare palette de jeux de batterie. Un travail ciselé réalisé en tandem avec le complice de longue date Frédéric Martin-Bouyer.
Comment ne pas réécouter en boucle la berceuse en forme de murder ballad x desert song éponyme qui vient clôturer un album solitaire qui est tout sauf un album de confinement tant il est ouvert au monde, comme ce début d’Afro-White-Jazz sec et groovy “We Won’t Make a Sound” qui finit par déborder en bouquet vocal Patonnesque.