Octantrion réveille le viking qui est en vous

Octantrion - IIOn avoue qu’on a jamais rien capté au Festival des Musiques Interceltiques de Lorient, ni même aux liens (sûrement fructueux) qui s’établissent de longue date entre les mondes celtes et scandinaves. Comme on est pas complètement idiot non plus et qu’on a lu tout Eric Zemmour, on sait aussi que les Bretons, les Scandinaves et les Celtes descendent tous les trois d’une même (vieille) branche Indo-aryenne, elle-même descendant d’une branche encore plus ancienne. Si on a bien retenu la leçon, y échappent peut-être les Mongols et encore. Toutes ces gens aiment les pierres, les arbres et les runes ou des systèmes d’écriture approchant. D’après les films, ils aiment aussi l’alcool de houblon et la musique.

C’est dans ce registre rétro-viking qu’évolue l’ensemble Octantrion pour un deuxième album, sobrement baptisé II, qui sort ces jours-ci chez Quart de Lune. Au menu, une musique principalement acoustique qui revisite des standards de là-bas (5 plages rassemblées autour de la figure emblématique du corbeau, symbole culturel de force et d’espièglerie) qu’on qualifiera faute de mieux de folkloriques ou traditionnelles, venus du Nord de l’Europe. Éléonore Billy et Gaëdic Chambrier, qui sont toujours au coeur opérationnel de ce projet, y emploient des instruments qu’on connaît mal et qui ont traversé les âges comme la cistre basse nordique, la  mandoloncelle, la guitare-harpe, la nyckelharpa suédois ou encore le hardingfele norvégien. Le résultat ne ressemble pas du tout à ce qu’on attendrait d’une telle démarche puisqu’il s’avère plus contemporain et jazzy que ça en a l’air, contemplatif et inspirant. La musique circule entre les époques, élève l’âme et dégage une impression de spiritualité un brin new age qui enivre. On pense bien sûr à une obscure et occulte cérémonie païenne où des musiciens un brin allumés viendraient ressusciter des forces naturelles enfouies, mais aussi à une forme de communion entre l’homme-musicien et la nature. Le tout procure une douce sensation d’immortalité, l’idée qu’on pourrait bien vivre plus longtemps que prévu si on s’extrayait de l’époque.

Ca ne remplace pas tout ce qu’on écoute d’ordinaire mais cette proposition est dense, remarquable et véritablement planante. On peut et on doit y aller voir les yeux fermés.

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