Palace Winter / Waiting For The World To Turn
[Tambourhinoceros / K&B]

7.5 Note de l'auteur
7.5

Palace Winter - Waiting For The World To TurnDe la mondialisation en matière de musique : Palace Winter n’aurait pas pu naître en d’autres temps (pourtant pas si éloignés). Le duo basé à Copenhague est formé par Carl Coleman, chanteur-compositeur australien et par Caspar Hesselager, homme aux doigts de fées derrière ses synthétiseurs et sa table de mixage. Dans leur petit monde, il n’y a pas de frontière : le groupe tient son nom de scène d’un vieil hôtel de la Côte d’Azur, le Winter Palace (et non pas du Palace Winter, le plus célèbre monument de Saint-Pétersbourg… c’eut été trop simple). Histoire de continuer à dessiner une géographie toute personnelle, c’est d’ailleurs en 2015 avec le single Menton (en hommage à la ville du bord de la Méditerranée), que Palace Winter s’est fait remarquer. A tel point que leur notoriété a bien vite dépassé la péninsule… danoise.

Il faut dire qu’ils ont beaucoup d’avantages pour eux : du style, des belles gueules, une dextérité indéniable et du talent pour trousser des compositions bien dans l’air du temps. De surcroît, ces musiciens ont l’élégance de ne pas resservir l’un des cinq morceaux qui constituaient leur premier EP (MedicationTambourhinoceros – 2015) – pas même leur single donc. C’est aussi qu’ils ont imaginé et conçu Waiting For The World To Turn comme une œuvre complète, avec un début et une fin, alors même que la plupart des morceaux pourraient faire office de singles à égrener un à un pour nourrir la hype. Mais Palace Winter s’affranchit joliment des codes trop stricts et ses chansons ne respectent pas le format radio pour tutoyer les cinq minutes, soit le temps nécessaire pour emmener l’auditeur sur des chemins mélodiques tortueux.

Porté par une rythmique souvent trépidante, le chant est systématiquement réverbéré, dédoublé de chœurs. De même, les guitares jouent sur deux plans distincts, entre motifs jangly et arpèges ligne claire, selon les préceptes édictés par Felt / The Durutti Column et qui font les belles heures de la pop moderne du moment comme chezz Sunflower Bean et pas mal d’artistes hébergés par Captured Tracks. Si on excepte la vilaine inflexion prog-rock qui gâche le final de Positron, l’album fait une belle bande-son à écouter le nez collé à la fenêtre d’un train filant dans la campagne… Un moment qui suspend le temps, en particulier sur l’enchaînement Dependance / Independence qui clôt l’album dans une spirale krautpop ascensionnelle enivrante.

Tracklist
01. Dune Wind
02. Hearts To Kill
03. Positron
04. Soft Machine
05. H.W. Running
06. What Happened
07. Proclamation Day
08. Dependence
09. Independence
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