La crise Covid est devenue une source majeure d’inspiration pour les artistes. Peu s’en sont servis de manière aussi littérale et finalement réussie que Pepper White aka Thomas Dahyot, chanteur du groupe Madcaps en échappée solo, dont le premier album (The Lonely Tunes of Pepper White) sortira mi-septembre chez Howlin Banana. Le morceau Lockdown, deuxième extrait du disque, ressemble à un hymne britpop avec sa rythmique bien marquée, sa jolie ligne de basse et son allure bringuebalante. De faux airs d’un Damon Albarn solo émanent de cette composition élégante et ultra efficace, langoureuse et qui prend son temps. Le disque s’habille d’un chaloupé bluesy qui s’accorde parfaitement au clip en noir et blanc réalisé par François Le Gouic. Le texte évoque ce « lockdown around the globe » qui a soudain figé les mouvements et les énergies de manière frontale et presque naïve. Le clip en donne une version allégorique presque plus intéressante en décrivant l’étrange routine d’un salary man condamné à creuser un trou, jour après jour, dans un terrain vague. La chanson évoque les cheveux qui poussent, l’enfermement et la sensation (partagée par tous) de ne pas savoir où l’on va. Ce n’est pas très original mais l’effet est maximal et judicieux.
Il faudra voir bien sûr si l’album a autre chose à proposer, mais Dahyot ou Pepper White semble en mesure de proposer une vraie alternative à l’excellent garage rock de ses Madcaps, une sorte de pop rock séduisant et en même temps économe, où se mêlent description d’un quotidien étrange, surréaliste et un brin terrifiant et une forme de poésie douce-amère. La potion est quelque peu académique sur ce qu’on en a entendu mais pourrait s’avérer intéressante.