Quelques centimes : la nouvelle pièce haute-couture de Marie-Flore

Marie-Flore - Quelques centimesOn avait laissé Marie-Flore au bord du Loiret, après son passage à quelques encablures d’Orléans. C’était à l’été à 2023, lors d’un concert lumineux au festival La Bamboche.

Après avoir essoré Braquage et Je ne sais pas si ça va, ses deux derniers albums chantés en français (ne pas oublier le tout premier, le très réussi By The Dozen, sorti il y a 10 ans), on se languissait de la suite.

Une belle saison plus tard, la voix de la chanteuse parisienne résonna lors d’un duo réjouissant et léger avec MC Solaar nommé Okay. La chanson de ces deux scientifiques de la rime aurait d’ailleurs pu figurer dans notre courte série des singles de l’été.

L’artiste a depuis quelques jours remis une pièce dans son jukebox intime et personnel. Bien que très discrète ces dernier mois, la jeune femme a œuvré à une nouvelle collection de chansons. Elle s’est donc faite fourmi, avant d’annoncer deux concerts à La Cigale (les 23 et 24 mai 2025 – réservations).

Puis vint un nouveau single. Titré Quelque centimes, le morceau est l’un des plus beaux écrits et composés par l’artiste. Il confirme, si besoin est, que Marie-Flore est l’une des parolières les plus affilées et douées de la scène française.

Un piano, une pluie de cordes, habillent cette œuvre romantique, nouvelle ode au détachement amoureux.

Le vidéaste Ben Berzerker, déjà auteur des clips de Braquage, Casse toi et Je sais qu’il est tard), offre un écrin vénitien à la chanson.

Vivement la suite, la prochaine merveille, le long format…

Paroles
J’ai jeté dans ta ville, dans chaque fontaine quelques centimes
Fait un vœu dans chaque rue, où j’aurais juré t’avoir vu
Mais c’est qu’il est étroit ce trottoir,
Proche de la mer, près des amarres
Et j’reconnais que je t’ai reconnu, que j’ai fait comme si j’t’avais pas vu

Mais depuis – depuis, j’ai largué ma béquille
Tu vois, j’maitrise bien les figures de style
Et j’ai fait du mieux que j’ai pu,
pour ne plus croire en ce que j’ai cru

Mais c’est qu’il était étroit c’trottoir,
Trop – pour juste t’y croiser par hasard
Et j’reconnais que je t’ai reconnu, que j’ai fait comme si j’t’avais pas vu

Flottait il y a un an tout pile, du linge aux fenêtres, au tancarville
Et toi coincé au coin d’une rue,
toi, toi qui n’en a jamais rien su

Mon dieu, qu’il est cruel ce miroir,
Qui montre, le peu de moi qui reste à voir
Comme tes facettes de toutes façons,
un jour génie, un jour gros con

J’ai jeté dans ta ville, dans chaque fontaine quelques centimes
Fait voeu pieu dans chaque rue,
et promis qu’en douce j’te verrais plus

Mais, c’est qu’il est étroit ce trottoir,
Je ne vois, plus qu’toi derrière tes lunettes noires
Et j’reconnais que je t’ai reconnu, même si j’en parle ici n’en parlons plus

Mais depuis – depuis j’ai quitté la ville,
Dévalé vallons et collines
Et dans chacune des avenues,
Passé toutes nos impasses en revue,
Mais c’est qu’ils sont étroits ces trottoirs,
C’est, qu’j’suis pas ta visiteur du soir
Et je reconnais que je t’ai reconnu,
et, j’ai pas pu faire un pas de plus

Alors – Je jetterai dans ta ville, dans chaque fontaine quelques centimes
Ferai un vœu dans chaque rue, puis dans celle où t’es apparu
Mon dieu, qu’il est étroit ce trottoir,
Proche de la mer, près des amarres,
Aussi vaste qu’un trou noir,
Aussi vrai que la vie est le fruit du hasard,
Mon dieu – qu’il était étroit ce trottoir

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