Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sonic Youth n’y va pas avec le dos de la cuillère. En pleine crise de ce que vous savez, le groupe New-Yorkais, séparé maintenant depuis neuf années, a mis en ligne sur Bandcamp une douzaine de lives provenant de ses archives personnelles. A la différence de Nine Inch Nails (dont on reparlera) qui a offert deux albums complets de musique à ses fans, Sonic Youth propose tout ceci à la vente à partir de 10 euros le concert. (4 euros pour un double titre avec Bardot en couverture)
Balayant toute la carrière du groupe ou presque, on y retrouve Kim Gordon et Thurston Moore depuis une prestation incandescente qu’on imagine devant un public compté à Venlo (Pays-Bas) en 1983, marquée par une version sauvage de Kill Yr Idols, jusqu’à un live enregistré à Brooklyn en 2011 (14 euros, tout de même) quelques mois seulement avant leur séparation et dernier concert américain du groupe qui termina sa carrière lors d’une soirée à Sao Paolo. Le son est alors bien meilleur mais on retrouve toute la rage du groupe et sa hargne électrique dans un morceau comme Tom Violence. Les curieux (et peut-être spectateurs) écouteront sans doute la captation du concert donné à l’Olympia en juin 2001, absolument déconcertant à travers une série de reprises d’œuvres contemporaines dont un amusant Voice Piece For Soprano (Part 2 Against The Wall) de quelques secondes, emprunté à Yoko Ono. Pour dire la chose, ce côté arty de Sonic Youth n’a jamais été notre tasse de thé mais il y avait ici suffisamment de beaux morceaux de John Cale notamment pour qu’on ne s’ennuie pas.
Les vrais amateurs iront plutôt trouver leur bonheur (infini) dans un live à Austin de 1986, assez phénoménal et bringuebalant offert initialement au fanzine du groupe ou encore dans le spectaculaire concert donné à Glasgow en août 2007 (peut-être le plus fameux de la série) donné dans le cadre de la tournée Daydream Nation. S’il ne fallait en sélectionner et donc n’en acheter qu’un, ce serait pour nous celui-là, qui présente le groupe au sommet de son art et dans un parfait équilibre, chanté/joué, entre toutes ses composantes. Cette orgie venue des archives du groupe éveille évidemment bien des regrets. L’infidélité est quand même un sale truc.