Neil et Chris viennent de sortir un titre annonciateur de leur imminent nouvel album. Précision : Dreamland, premier extrait, n’est pas, contre toute attente, issu de l’EP Agenda (sorti en février dernier) – il s’agissait bel et bien d’un 4 titres autonome.
Cependant, le propos ne change guère : Neil Tennant devient de plus en plus politique, voire explicite dans ses attaques.
D’où la question : Neil Tennant, l’un des meilleurs songwriters de tous les temps, n’a-t-il aujourd’hui que Trump et le Brexit en guise d’inspiration ? L’acte est fortement louable, mais il révèle également l’impossibilité de Neil à retrouver le lien intime, fulgurant, qui l’unissait à ses auditeurs / fans (période 80 / 90).
Les Pet Shop Boys, comme vous et moi, vieillissent. À partir de quarante ans, difficile en effet d’écrire des chansons sur les désillusions amoureuses. Sauf qu’inversement à ce vieux con de Morrissey, les Pet Shop se veulent résistants, insoumis. Neil en tire une force (il reste bien plus punk que tous ses contemporains) mais aussi une limite (le social ne touche pas autant que la confession).
Et la forme ? Chris Lowe, c’est maintenant officiel, se rattache à son impérial savoir-faire 80’s : le prochain PSB ressemblera aux trois précédents, c’est-à-dire à de l’électro hyper vintage, hyper attractive, mais sans invention. Preuve : à la production, le duo s’en remet (encore) à Stuart Price, qui s’y connait en boucles électro mais reste bloqué sur un axe new-wave aujourd’hui obsolète.
Comme Depeche Mode, les Pet Shop Boys s’apparentent à un grand groupe dont-on écoute chaque nouvelle sortie plus par fidélité que réel intérêt. Oui mais, justement, on écoute ! Pas mal, déjà, non ?