The Vagina Lips, maître ès covers, s’amuse avec Simple Minds

The Vagina Lips - Don't you forget about me coverEn attendant de donner un successeur à son Generation Y de l’an dernier, The Vagina Lips continue de s’amuser en explorant son territoire de jeu préféré : la musique pop des années 80 et 90. Ne dédaignant pas pousser de temps à autre un peu plus loin dans l’histoire (Joy Division, par exemple), l’homme de Thessalonique s’est attaqué la semaine passée à deux pépites avec, d’un côté, le Genesis de Grimes qu’il a su restituer avec une élégance et un sens pop insensés, et, de l’autre, au hit ultime des Simple Minds, Dont you Forget About Me.

Si cette version du morceau culte de 1985 perd clairement en musicalité et en intérêt dynamique, The Vagina Lips a l’intelligence de la ramener dans son champ de prédilection : celui de la cold wave et de la confusion adolescente. Le morceau, rappelons le, n’a pas été écrit par et pour Simple Minds mais en guise de morceau-locomotive pour le film Breakfast Club de John Hughes, par Keith Forsey et Steve Schiff (collaborateur de Nina Hagen). Dont You Forget About Me a d’abord été proposé à Bryan Ferry qui a refusé de l’enregistrer avant que les producteurs du film ne fassent appel aux Simple Minds. Riche idée évidemment puisque le morceau est devenu un énorme tube. The Vagina Lips désosse le morceau et le fait disparaître sous une nappe d’échos et d’effets qui, tout en lui gardant un brin de séduction pop, met en valeur sa nature fondamentalement dépressive :

« Tell me your troubles and doubts
Giving me everything inside and out and
Love’s strange so real in the dark
Think of the tender things that we were working on
Slow change may pull us apart
When the light gets into your heart, baby
Don’t you, forget about me
Don’t, don’t, don’t, don’t
Don’t you, forget about me
Will you stand above me?
Look my way, never love me
Rain keeps falling, rain keeps falling
Down, down, down
Will you recognize me?
Call my name or walk on by
Rain keeps falling, rain keeps falling
Down, down, down, down »

On peut trouver, bien sûr, que le gaillard en fait trop et on aura raison. Ce n’est pas qu’une réussite. Mais il faut de l’audace et une lecture profonde des choses pour proposer ce type de relecture quand on ne bosse pas pour la Star Ac ou ce genre de télé-crochets. L’exercice de la reprise ne vise pas tant chez Vagina Lips à graver des versions définitives de chefs d’œuvre du passé qu’à servir d’ateliers d’esquisses et de cahier de croquis pour des chansons originales futures.

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