Il ne faut jamais délaisser les petits commerces locaux ni dénigrer l’artisanat d’art. Cela fait plus de 20 ans que le label basé à Manchester Melodic flaire les bons coups et que David Cooper défend les artistes locaux, pour des fulgurances parfois sans lendemain ou au risque de les voir filer plus loin pour s’épanouir comme Working Men’s Club ou les toxiques Man Of Moon.
Il ne s’agirait donc pas de rater le second album des jeunes pousses W.H. Lung, auteurs d’Incidental Music (2019) alors qu’ils avaient encore du lait à la commissure des lèvres. Depuis, ils ont découvert bien d’autres substances et le trio originel s’est mû en quintette. De là à les imaginer être en capacité de claquer une machine à danser de la trempe de Showstopper, cela pourrait confirmer les vertus créatives de certaines substances illicites. En atteste le clip ultra référencé de ces indie-kids baignés dans la culture Madchester. On jurerait reconnaitre les enfants issus d’une partouze à l’Hacienda. On ne saurait dire qui de Happy Mondays, The Stones Roses, The Charlatans, 808 State ou The Soup Dragons sont les géniteurs de ces morveux qu’on imagine plutôt fourrés dans un mauvais coup à la sortie d’un pub que sur les bancs de l’école (histoire de nourrir le mythe de la cité ouvrière, parce qu’on ne voudrait pas imaginer que ce soit l’œuvre de malicieux élèves des Beaux-Arts se jouant des codes).
Si on se fie aux deux autres singles déjà disponibles, Pearl in the Palm (qui fait allégeance à LCD Soundsystem) et Gd Tym, sorte de krautpop narcotique ponctuée de gimmicks afrobeat, Vanities, qui paraitra en octobre, s’annonce être l’un de ces albums qu’on écoute très fort seul dans notre voiture ou le casque rivé sur les oreilles dans les transports en commun, tout autant qu’une promesse pour des fins de festivals endiablés.