L’algorithme nous y amène en cherchant une version live récente du No Cars Go d’Arcade Fire parce qu’on a beau être globalement sceptique sur la carrière des canadiens, ils ont quand même de sacrés tubes au compteur, on arrive au Bilbao BBK Live Festival de 2024. De là, on se perd dans le revisionnage des live de Slowdive et Melenas lors de cette même édition avant qu’une suggestion nous invite à regarder celui d’Airu.
On découvre alors un quatuor de Bilbao composé de deux filles, Irune Vega Conde (chant et guitare) et Patrícia Echanove Fernández (batterie) et de deux garçons, Erik González Lafuente (basse et synthétiseur)et Jon Gómez García (guitare et synthétiseur) qui a plus récemment rejoint le trio. Actif depuis 2018 avec un premier single, le jeune groupe sort d’une année 2024 bien remplie à la suite de la parution de son premier album en octobre 2023, Con Lo Bueno Y Con Pena : festival SXSW à Austin, Bilbao BBK à domicile donc, mini tournée de 4 dates françaises en novembre. De toute évidence, Airu est sur de bons rails.
Leur page bandcamp déjà bien remplie témoigne de l’évolution du groupe dont le dernier EP Yo No Sé Nada ! Nada !!! vient tout juste de sortir il y a quelques semaines. Si le premier album montrait d’emblée un groupe qui ne s’impose aucune œillère et a tendance à partir dans plusieurs directions sans toutefois, c’est bien le plus difficile, perdre le fil, ce nouvel EP pousse l’idée encore plus loin, porté par le tube El Sol qui commence de façon plutôt classique et tendance, un peu dreampop, un peu post-punk, s’envole littéralement sur un refrain calibré pour les concerts avant de finir en cacahuète dans la cour de récré d’un jardín infantil (là où commence aussi le EP) où les mômes braillent tant qu’ils peuvent et s’improvisent en chorale technoïde. Deja De Ser nous sert une anachronique mais palpitante rencontre entre Metronomy et un drum’n’bass old school qu’on adore toujours autant retrouver tandis que Jugando A Que Hay Algo Aquí est une jolie ballade un peu guimauve mais salopée, à dessein probablement par de lointains chœurs torturés et un foutu auto-tune auquel on va bien devoir se faire. Enfin, le maxi s’achève sur la très belle Anegauta que le groupe ne comptait pas enregistrer, la considérant avant tout taillée pour les concerts : quelle erreur ! La version studio est de toute beauté, portée par la voix singulière d’Irune Conde Vega, quasi mystique sur des synthés qui n’en finissent pas de vrombir.
Rien ne filtre pour le moment sur le futur du groupe, ce qui devrait laisser le loisir de rattraper avec soin le temps perdu avant de suivre ses nouvelles aventures que l’on espère tout aussi passionnantes.
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