Alan Vega se porte comme un charme sur Insurrection

Alan Vega - InsurrectionOn se doutait bien que la mort ne mettrait aucune distance entre Alan Vega et nous. Depuis sa disparition il y a bientôt huit ans (16 juillet 2016), le chanteur de Suicide nous a régulièrement donné des nouvelles de l’au-delà, profitant du calme dans lequel il baigne désormais pour réécouter de vieux enregistrements et ressortir des disques un peu oubliés ou qui n’avaient pas été gravés à l’époque.

L’auteur de Frankie Teardrop nous revient ces jours-ci avec un disque intitulé Insurrection qui regroupe 11 morceaux qui auraient été enregistrés dans les années 90 et qui étaient jusqu’ici restés inédits. Difficile d’identifier le travail réalisé par Jared Artaud le producteur et compositeur testamentaire de Vega et de sa compagne Liz Lamere autour de ces morceaux. Artaud avait co-signé le dernier album de Vega, IT, en 2018. Il est depuis associé directement à tout « nouveau » projet du chanteur. La sélection rassemblée sous le titre d’Insurrection porte assez bien son nom : la tournure musicale est industrielle; le disque tendu et âpre, avec un Vega qui psalmodie par dessus un tapis (de bombes) bruyant et agressif. Sa voix se heurte et se réfléchit contre un mur de reverbs qui lui donne un caractère prophétique et assez flippant. Il y a un côté bestial et infernal dans cette séquence comme si Vega était en roue libre, défoncé et seulement appliqué à courir après sa propre sauvagerie. Mutator, l’album de 2021, était, à côté de celui-ci, presque affriolant. On conseillera vraiment aux personnes qu’un tel cocktail de noise et de folie effrayerait de commencer par After Dark, disque majeur enregistré avec Ben Vaughn, et qui est tout de même plus accessible.

Pour ceux qui au contraire sont à fond dans le Vega brut et incandescent des lives et des débuts de Suicide, il faut foncer sur cette insurrection.

Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

More from Benjamin Berton
Danser sur Editors qui l’eut cru ?
Le single éclaireur de l’album à venir d’Editors, Violence, s’appelle Magazine et...
Lire la suite
Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *