Pixies, Interpol : qui a volé le mojo ?

Pixies - doggerelDes deux à tout prendre, on gardera encore les plus anciens. A l’annonce de leur nouvel album prévu pour fin septembre, Doggerel, Frank Black et sa bande ont livré un premier single, There’s A Moon On, morceau d’un peu moins de trois minutes, à la fois puissant et assez rapide, mais à qui il manque toujours les ailes et les accélérations furieuses des premiers temps. « Disque à la fois mature et viscéral de folk macabre, de musique pop et de rock brutal », Doggerel est annoncé comme un album de chansons… Finies les morceaux de deux minutes, précise Santiago, les Pixies sont devenus un groupe qui construit ses effets, les maîtrise et les envisage avec maturité. Le morceau est une ode à la lune et à ses effets, inspiré par les changements d’humeur rencontrés chez les piliers de bar les soirs de pleine lune. Le morceau n’est pas mal du tout mais il lui manque toujours ce petit je ne sais quoi qui faisait jadis la différence. Avec ce nouvel album, les Pixies signent un quatrième disque depuis leur retour, soit exactement le même nombre d’albums que sur leur run original. Ou comment saborder une discographie parfaite en quatre temps ? On exagère à peine.

Côté Interpol, l’album annoncé sera livré mi-juillet et le groupe de Paul Banks continue d’en dévoiler des morceaux. Cette fois-ci, c’est au tour de Fables, un morceau déjà entendu en concert qui semblait de bonne facture. Il l’est : la composition est apaisée, appliquée et servie par le chant toujours séduisant et envoûtant de Banks. La mise en images est très stylée et dans la lignée des deux précédents extraits. Malheureusement, on a envie tout du long de demander aux New-Yorkais de passer la vitesse suivante et de sortir de ce faux rythme de balade au long cours qui les cloue au sol et les englue maintenant depuis des années. Pas qu’on soit insensibles à cette belle confession sentimentale, aux belles voix baryton, ni aux faux rythmes, mais c’est du rock punaise ! Et on a pas encore l’âge de sucrer les fraises. On ne sait pas ce qui se cache complètement sous ce nouveau disque, The Other of Make-Believe, mais on a l’impression qu’il est le plus lent de tous les disques signés par le groupe depuis sa création. On savait déjà que le groupe était sérieux mais à ce point. Il ne faudrait pas qu’avec ces disques et ces morceaux qui n’en finissent pas d’étirer leurs effets qu’on s’ennuie sur scène.

Celui qui a volé le mojo de ces deux groupes est prié de le restituer à la caisse centrale.

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