Plus le temps passe et plus on peine à décrire la musique de Youri Defrance. Ce musicien voyageur et sorcier mélodique évolue plus vite que son ombre, déposant au pied du chêne des offrandes musicales qui défient l’ordre et l’organisation de nos espaces de rangement. Entre une cérémonie shamanique indienne, une escapade slovène entre putes, cocaïne et mafieux locaux, une fiesta druidique et un hommage à son maître guitare Jimi Hendrix, l’homme-étalon est insaisissable et file entre le blues, le jazz et ce qu’on désigne faute de mieux comme les musiques du monde. S’il n’a pas donné encore de successeur officiel et discographique à son ONGOD d’il y maintenant plus de deux ans, Youri Defrance n’en est pas moins en mouvement perpétuel et en effervescence.
Son actualité est profuse, scénique, théâtrale et bien sûr musicale avec un événement majeur le 19 mai dans les Côtes d’Armor où il présentera son documentaire-concert Shamanic Blues. L’épisode est précédé la veille d’une cérémonie druidique « secrète » et l’avant-veille d’un concert-mystère dans un château du cru. Ceux qui croient dans les forces de l’esprit et dans le pouvoir inspirant de la musique sauront se renseigner où il faut pour suivre les pas du loup. Il y a la musique des supermarchés et celle des forêts et des petits bars. Il y a la musique qui bat la foule et celle qui souffle comme le vent dans les branches et les bronches des hommes. A ce stade, le témoignage discographique est accessoire. Youri Defrance rend la musique au temps et à l’effacement. Il est l’essence de la musique qui vit et meurt en un instant. Quelque chose à voir autant qu’à entendre, à respirer plutôt qu’à consommer.
https://www.youtube.com/watch?v=32lBZI45Kew