Horripilant ou génial, le fumeur d’herbe pop punk Nathan Williams continue de diviser la communauté indie, sans que cela ralentisse son rythme fou de compositeur. Dans une catégorie différente, il n’y a guère que Ty Segall qui puisse rivaliser en termes de productivité.

Après plusieurs sorties remarquées en 2016, et notamment une collaboration un peu décevante avec Cloud Nothings, Williams est de retour avec son groupe amiral Wavves, sous l’enseigne maison qui compte maintenant un label et une boutique, Ghost Ramp. Oasis pour freaks tatoués et surfeurs gras du bide, Ghost Ramp fait figure de dernier repère de pirates près de San Diego. C’est depuis cette cache (sur twitter, en fait) que Williams a annoncé en fanfare la sortie de You’re Welcome, le 19 mai, lâchant dans la foulée que l’album compterait 12 titres dont les alléchants Million Enemies, Come Out To The Valley ou No Shade.

Histoire de se faire l’oreille, Wavves a aussi livré deux morceaux à venir, You’re Welcome et l’impeccable Daisy sur Soundcloud. Les amateurs du groupe (dont on fait partie) auront noté que le groupe semble revenu à des sonorités un peu plus brutes, et à une production plus rustique, après un épisode (sublime mais controversé) au son plus léché. Daisy, belle chanson romantique déglinguée, sort du lot pour le moment, en présentant plus d’originalité peut-être que le grésillant et quasi expérimental You’re Welcome, un peu trop tordu pour rivaliser avec les premiers hymnes punk du groupe. Les deux titres sont globalement plutôt convaincants et de nature à éveiller notre appétit pour le successeur de l’excellent V, sorti il y a à peine deux ans. You’re Welcome sera déjà le 6^ème album du groupe, qui fêtera ses dix ans d’existence l’an prochain. Connu pour ses frasques, Williams semble s’être vaguement assagi (ou du moins installé plus profond dans la clandestinité). Le groupe sera en tournée très vite et partagera la scène prochainement avec les vieux Blink 182 lors d’une tournée du Sud des Etats-Unis. Les amateurs de WTF auront le plaisir probable de les retrouver par chez nous d’ici quelques mois.