« Sweat Like An Ape ! le groupe qui donne la banane ». On ne raffole pas généralement des trucs qui font danser ou inspirent, par leur nom, des jeux de mots aussi pourris que celui du dessus ! Mais après un épisode (assez bref heureusement) il y a quelques années, qui avait vu l’apparition remarquée de Foals, il semble que 2017 soit une année de résurgence de l’Afro Beat, du Carabean funk et d’un tas de musiques trans-dance mêlant influences africaines, sud-américaines, rock et électro. C’est un fait (et on se demande bien pourquoi finalement) : la France et l’Europe entières se remettent à écouter de la musique en couleurs et à tromper la grisaille en dansant jusqu’à en perdre la tête. Il ne faudrait pas que cela nous ramène la tektonik, mais nous n’en sommes pas encore là.
Après les chouettes Cannibale la semaine dernière, c’est au tour de Sweat Like An Ape ! (tout un programme) de sortir leur deuxième album chez Platinum Records (le label de Rubin Steiner) le 17 mars sous le nom, franchement compliqué, de Dance To The Ring In Our Ears. Qu’on se rassure, ce titre n’est pas spécialement à mémoriser et probablement le machin le plus alambiqué que vous trouverez ici.
L’album est fringant, emballant et dansant, au point que paradoxalement il est tout à fait probable qu’on n’éprouve pas le besoin d’en parler beaucoup plus. Ca n’est pas fréquent chez nous mais il y a des jours où faire des phrases nous semble bien moins cool que de danser à pieds nus sur le canapé ou de boire des mojitos au lait de coco en regardant (sans la toucher) la poitrine d’une amie marocaine.
Ecouter High Moon, le premier single, Just dance ou Shine, quelques-uns des dix titres de l’album nous suffit et se passe de mots. Les rythmiques sont endiablées, tendance imparables. L’allure punk, furieuse, vaguement fluo (la pochette est assez moche au demeurant), sert un projet débridé, foisonnant et insolemment joyeux, ce qui n’empêche pas plusieurs compositions (Kristoffer s Wild Sunday Night notamment, notre morceau préféré) de tromper le simple appel de la dance.
Le meilleur compliment qu’on peut faire au groupe de Bordeaux est de dire que sa tambouille ne ressemble à rien de connu et part dans tous les sens. C’est évidemment (selon nos standards) une limite qui nous fera déchanter sitôt la belle saison revenue. En attendant, on peut se renier de temps en temps et vanter les louanges d’une vie sans contraintes, d’une vie sans règles et toute entière consacrée à la boulimie à facettes. Sweat Like An Ape ! nous renvoie à notre être primitif, pas toujours beau à voir, ni utile en dehors des samedis soirs. Il ne faut évidemment pas pousser le bouchon trop loin et faire passer Sweat Like An Ape ! et sa musique pour un groupe de décérébrés, bien au contraire. La musique est sophistiquée, plus que civilisée et par moment d’un raffinement inattendue. Il n’en reste pas moins qu’avec ce son-là, on ne s’imagine pas refaire le monde mais plutôt oublier qu’il existe.