Quand on passe une (petite) partie de son temps libre à parler de disques dont un certain nombre s’inscrit dans le courant noisy/dream pop, finir par tomber sur les patrons absolus du genre est forcément, quoiqu’il en soit, une bonne nouvelle. Nous avons donc le plaisir, mesdames et messieurs, de vous annoncer que Slowdive, le très réussi album du retour de… Slowdive il y a 6 ans déjà n’était pas qu’une réunion éphémère mais que le quintet avait encore bien des choses à nous dire, des chairs de poules à dresser, des larmes à faire couler. Everything Is Alive, son successeur, fêtera donc la rentrée scolaire, sans doute plus celles de profs quinqua que d’élèves renfrognés en sortant le 1er septembre prochain, toujours sur le label de Bloomington, Indiana, Dead Oceans.
Kisses, premier extrait clipé par Noel Paul dans la magnifique ville de Naples s’impose d’emblée comme un petit bijou rêveur et mélancolique. Alors que l’on peut parfois se demander si les maîtres ne finiront pas un jour par courir derrière le talent de leurs nombreux élèves, ce premier single remet les choses à leur place. Slowdive ne fait peut-être que du Slowdive, mais il le fait de toute évidence mieux que quiconque. Ce joli tube tombe à pic, enlevé comme il faut sur un rythme capitonné pour road trip estival en décapotable, jamais bien loin en réalité du souvenir d’un tube FM américain écouté au transistor, il étincelle de mille harmonies, aux premiers rangs desquelles le duo de voix Rachel Goswell / Neil Halstead fonctionne à lui seul comme une évidente référence du genre, souvent imitée, jamais égalée. Il s’en dégage, comme des yeux de ces adolescents qui parcourent les rues de la ville Vésuvienne les cheveux au vent, une tendresse apaisante, cette sensation qu’il suffit parfois d’un rien pour se sentir bien, ou mieux en tout cas.
La musique de Slowdive, puissamment émotionnelle, n’est pas prête d’arrêter de faire couler des larmes dans les fosses australiennes, américaines ou britanniques qui les accueilleront dès la fin du mois pour une première partie de tournée mondiale.
I tell you that’s what you need
Rolling on those good looks
Maybe it’s just enough
I know you dream of snowfields
Floating high above the trees
Living for the new thing
Sometimes the new won’t do
Kisses born desert sun
Maybe there’s a car, there
Driving away from here
Taking all the ghosts
The hurt
Well everything starts anew
Tell me what you need
What’s right
Whatever is just enough
Is Living with the truth
A start
Maybe it’s just enough
Kisses born desert sun