Se donner le nom de The Breakfast Club est certainement pour ce duo lillois le meilleur moyen d’attiser la curiosité de toutes celles et tous ceux qui se rappelleront qu’il s’agit non seulement du titre de l’un des teenage movies les plus emblématiques des années 1980 mais surtout celui dont la B.O. révéla le tube XXL de Simple Minds, aussi balourd qu’efficace, Don’t You (Forget About Me). Pour autant, aucune velléité chez Julien Puyau et Léonie Young de sonner comme un poids lourd du rock mondial de l’autre siècle, bien au contraire. Dans la lignée de leur premier EP Here We Are sorti en 2019 et de The Plan, premier extrait d’un second EP à sortir le 11 mars, Dear Ghost, second morceau dévoilé qui ouvrira le disque du même nom témoigne aujourd’hui de l’évolution par petites touches d’un groupe qui laisse glisser ses chansons dans la claire-obscurité d’atmosphères que ne renieraient pas The XX ou Beach House.
Clippé pour la seconde fois par Justine Pluvinage, le duo-caméléon évolue dans un ballet d’apparitions et de disparitions au cœur d’un étrange univers de chambres incroyablement fleuries où tapisseries et literie, figées dans le temps, ne font qu’un, créant une atmosphère à la fois baroque et minimale, un peu à l’image des morceaux du duo. Minimale, sa musique l’est aussi : sur une boite à rythmes lancinante, une basse omniprésente tient les morceaux sur lesquels se posent quelques notes de clavier et s’égrènent quelques arpèges aériens de guitare. Mais sensible et ample, la voix de Léonie Young, à la personnalité affirmée, porte alors le titre avec une délicieuse délicatesse. Quoi de mieux pour évoquer ces chers fantômes, êtres aimés et disparus pour lesquels il faut se résoudre à laisser partir et se séparer de leur présence réconfortante.
Si le groupe peine encore à s’exporter hors de sa région, il écume néanmoins les salles de Hauts de France depuis janvier pour parfaire sa présence scénique, tout aussi minimale et empreinte d’une certaine magie, à découvrir ici, avant d’avoir le 30 juin prochain les honneurs du Main Square Festival à Arras.