Nah Nah Nah Yeh Yeh Yeh et vous ?

Luminous Bodies - Nah Nah Nah Yeh Yeh YehLes fous furieux de Luminous Bodies sont de retour et ils ne sont pas contents. Enfin…. on n’en sait trop rien, tant il est compliqué dans leur maelstrom sonique psychédélico-stoner de savoir qui dit quoi et s’il faut se réjouir ou, au contraire, entrer dans une colère noire.

Constitué de membres et anciens membres du Terminal Cheesecake (pour les plus connus), de Part Chimp ou de We Wild Blood, les Luminous Bodies n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’on les avait déjà croisés au moins une fois chez Box Records (leur label) pour un album éponyme en 2015.

Cette fois, ils déferlent sur nous en mode rage capillaire décuplée avec ce Nah Nah Nah Yeh Yeh Yeh qui invite à peu près à tout sauf à danser. Les titres des morceaux sont assez avenants à l’image de Hey You !, I’m Not Leaving ou Fuck The Beatles (évidemment) mais il ne faut pas s’y tromper : cette musique est dangereuse, insupportable et ne respecte aucun code. Les guitares crépitent, ne jouent pas toutes les notes, les batteries (double, comme chez les meilleurs groupes) martèlent et la basse bourdonne comme un essaim brise-tympans. N’en faisant pas trop cependant, il y a chez Luminous Bodies bien plus de délicatesse que dans un escadron de la mort : des traces subtiles de funk, des mélodies qui tentent de survivre en posant la tente et un chant qui n’est pas anodin.

Bien sûr, tous ces éléments tentent de survivre dans un environnement hostile qui ferait passer l’abnégation de The Fall pour de la variété mais Luminous Bodies a un petit coeur qui bat sous la rage à l’image de ce remarquable Gut Reaction, dernier morceau du disque, qui en dix minutes incroyables nous fait voir du pays. Psychédélique. Hardcore. Noise. 70s et futuriste. Le voyage est gratuit ou presque mais remarquable de variété et de densité sonique. Il faut aimer être bousculé et embarqué loin de ses bases mais il y a dans cette fournaise sonique quelques récompenses et quelques satisfactions à aller chercher, une façon anarchique de digérer et régurgiter l’histoire du rock, de croiser les fantômes bouillants de Led Zeppelin ou de Suicide en petite tenue.

On dira la vérité : on n’écouterait pas cela tous les jours mais il y a dans l’électricité primitive et le déchaînement des Luminous Bodies une hypothèse selon laquelle le bruit aurait précédé le son qui nous a toujours séduits.

Recevez chaque vendredi à 18h un résumé de tous les articles publiés dans la semaine.

En vous abonnant vous acceptez notre Politique de confidentialité.

More from Benjamin Berton
Clip (IA) du mois : I Feel Good d’Agoria change la donne
On ne va pas mentir : on aurait décerné le titre de...
Lire la suite
Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *