[Playlist] – « The Cure, seul et bien accompagné » : Robert Smith sort son album solo

Robert Smith The CureCeux qui suivent le groupe depuis la fin des années 70 le savent, Robert Smith a toujours eu la tentation de s’engager dans une aventure solo mais n’a jamais eu – au choix- le cran, l’occasion, la volonté véritable d’aller jusqu’au bout. Impossible en effet de croire qu’un artiste dans cette position dominante et à l’origine de tels profits n’ait pas pu bénéficier en trois ou quatre décennies d’une fenêtre de tir qui aurait pu lui permettre de pousser une escapade solo et de promouvoir un disque plus personnel. Si Robert Smith n’a jamais franchi le cap officiellement, c’est sans doute parce que le groupe lui offrait, même lorsqu’il menait la barque quasi tout seul (période The Top), un rempart protecteur et sûrement parce qu’il n’aura jamais réussi à se mettre d’accord avec lui-même sur le genre de musique à mettre en avant.

L’album solo, par sa rareté, est en effet un engagement fort à travers lequel le leader s’expose et donne à voir une « intimité » qu’il n’avait pas dévoilé auparavant. L’album solo de Robert Smith serait-il fait de « pur bruit » comme il le laissait penser il y a peu, de nature instrumentale et ambient (ce qu’il disait il y a dix ans) ou un album de chansons plus personnelles. Personne ne sait sauf à penser, ce qu’on croit, qu’au fil du temps CET ALBUM EXISTE déjà et qu’on pourrait s’amuser à lui donner forme en sélectionnant à travers les quelques dizaines de titres en solo et collaborations qu’il a distillées au fil des années, un disque qui définit un nouvel espace, plus personnel et référencé et qui a surtout fière allure. On a donc éliminé les chansons qu’on n’aimait pas ou qu’on trouvait trop mauvaises (la dernière en date avec Gorillaz), pour une tracklist en 14 morceaux, qu’on ne prendra même pas la peine de commenter tant elle est… brillante et irréprochable. Entre créations solo, commandes du chef et collaborations prestige ou de lancement (avec de jeunes pousses), Robert Smith livre avec ces quelques titres (on a retenu une reprise de John Martyn et une autre de Sinatra, pour l’élégance et la classe) l’équivalent du Black Album de The Cure, un truc bigarré où Bob explore son rapport aux genres alternatifs, rap ou électro, musiques de film et folk tout en creusant le sillon pop où il excelle d’une manière encore plus intime et personnelle que sur les albums de sa franchise. Si les Cure n’avaient pas été gothiques, on sait ce qu’ils auraient fait : n’importe quoi à l’image de leur leader dont les goûts sont depuis toujours vastes et éclectiques. On aurait aimé (un jour) que Smith se désincarcère du cercueil gothique et à guitares dans lequel il s’est lui-même couché pour faire exploser le cadre et donner libre cours à sa nature baroque.

Witchcraft – BO de Frankenweenie

A Sign From God – BO de Captain Orgasm

Paul Hartnoll (ex-Orbital) et Robert Smith – Please (2015)

The Glove – This Green City (demo 1983)

Earl Slick et Robert Smith – Believe (2004)

Crystal Castles et Robert Smith – Not In Love (2010)

Robert Smith – Small Hours (Tribute to John Martyn – 2011

65Daysofstatic et Robert Smith – Come To Me (2011)

The Twilight Sad avec Robert Smith – There’s A Girl in the corner (2015)

Tweaker – Truth Is (2004)

Blink 182 avec Robert Smith – All of this (2004)

Junkie XL avec Robert Smith – Perfect Blue Sky (2003)

Reeves Gabrels et Robert Smith – Yesterday’s Gone (1999)

Bonus track – Blank & Jones avec Robert Smith – A Forest cover (2003)

Crédit photo : Wikimedia.

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