La réédition annoncée du neuvième album studio de Prince, Diamonds and Pearls, était attendue comme l’une des possibilités qui s’offraient à la Prince Estate après le fabuleux travail réalisé sur Sign O’ The Times et 1999. Ce n’est pas tout à fait un hasard que les administrateurs en charge de l’héritage du chanteur ait arrêté leur choix sur ce neuvième album studio officiel de l’artiste qui constitue peut-être le dernier jalon majeur de sa carrière classique. Il y aura bien derrière un autre disque enregistré avec le New Power Generation, assemblé pour Diamonds and Pearls, mais siglé Love Symbol (1992) celui-ci sera annonciateur de ce qui viendra : le rappeur Tony Mosley prend de l’importance et entraînera le disque dans une direction plus chaotique, fragmentée et rappée (avec néanmoins quelques classiques comme Sexy MF, le génial The Morning Papers et The Sacrifice of Victor) qui fait de Diamonds and Pearls, le dernier disque mainstream de Prince et peut-être celui qui termine le cycle amorcé avec Purple Rain en 1984, d’un rock électrique et soul dominant et transgenre.
L’édition deluxe promet beaucoup avec une sortie en 7 CD ou 12 LPS (!!!) plus un blue-ray. A côté de l’album original, on aura droit à un ou deux disques de versions alternatives et remixes, mais surtout à 3 CDs (5LPs) de morceaux tirés de « the Vault » la prince-cave secrète de l’artiste, ce qui représentera 33 titres inédits. Pour terminer, l’Estate a prévu d’ajouter 2 lives, un de 1992 et un de 1991 accompagné de son soundcheck. Autant dire une nouvelle orgie musicale qui devrait ravir les fans et les curieux. Histoire de lancer cela en beauté, l’annonce a été accompagnée de la mise en ligne d’Alice Through The Looking Glass, un premier inédit plutôt sympa et super funky, ainsi qu’une version prototype (early mix) du toujours impressionnant Insatiable. Cet enregistrement donne un accès privilégié au processus créatif de l’Américain et montre tout le travail qui sera réalisé pour atteindre la quasi perfection (le calibrage, la maîtrise du tempo et des effets) de la version studio définitive.
On prendra évidemment tout autant de plaisir à réécouter les standards que sont devenus Cream, Diamonds and Pearls ou le sublime Money Dont Matter Tonight.