Cela faisait plus de dix ans que les Pulp ne s’étaient pas réassemblés sur scène. L’annonce en juillet de l’an dernier d’une deuxième/seconde reformation pour tourner avait donc suscité beaucoup d’émotion et d’excitation chez les fans du groupe. Le rendez-vous inaugural de ce comeback était fixé au 26 mai au Bridlington Spa, gentille salle de bord de mer, dans le Yorkshire. En fanfare, Jarvis Cocker et les siens, privés désormais de Russell Senior (en retraite du groupe) et de feu Steve Mackey (décédé en mars), prenaient la scène autour de Candida Doyle, Mark Webber et Nick Banks et d’une floppée de musiciens, choristes et instrumentistes classiques. Gros moyens donc pour une tournée qui passera l’été à courir les salles et festivals anglo-saxons (27 dates annoncées), avant on l’imagine de franchir la Manche (en 2024) et peut-être d’aller fêter l’anniversaire des 25 ans de This Is Hardcore sur le continent (et les autres).
Pour cette reprise, Jarvis Cocker prenait la scène de côté et se lançait dans une version assez spectaculaire (mais un peu ralentie et gonflée par l’apport contestable de tout cet orchestre) de son standard I Spy, l’une des grandes chansons de leur album Different Class mettant en scène un Cocker écrivain observateur et perturbateur social de la classe moyenne et supérieure. La voix est intacte. Cocker n’a rien perdu de ses qualités de showman. La setlist de ce premier concert faisait évidemment la part belle aux chansons les plus connues du groupe (Babies, toujours sublimes, Common People, Do You Remember The First Time, etc) mais réservait quelques surprises comme un enchaînement Weeds, Weeds II inédit, et la première sortie sur scène de After You (chanson tirée de la reformation précédente et jamais jouée en public)
Sans grande surprise, le public répondait magnifiquement aux sollicitations d’un Jarvis joyeux et spirituel, réservant un accueil monumental à Disco 2000, FEELING CALLED LOVE ou encore Sorted for E’s and Wizz. D’après les articles en ligne, le public présentait la caractéristique d’être assez jeune et de connaître les paroles par cœur.
Lire aussi :
Pulp s’y remet : un nouveau titre et Jarvis fonce en studio