Le 1er avril sortira leur premier album et ils ont l’un des noms de groupe les plus cools du moment : les parisiens de Radio Elvis continuent sur la lancée de leur premier EP, sorti en 2015, avec un premier clip/single, Les Moissons, en avant-première de leur récolte (ce qu’on est drôles) de printemps.
Radio Elvis, c’est un trio organisé autour du chanteur Pierre Guénard (originaire du Poitou, indique sa minibiographie) et d’une section rythmique (et à guitares) constituée de Manu Ralambo (guitare et basse) et Colin Russeil (batterie et claviers). Repéré par des sélections façon machin-crochet pour France Inter puis les Inrocks en 2013 et 2014, Radio Elvis fait figure de pendant (en moins sexy et tout de même moins emballant) que nos chouchous de Camp Claude. La lignée est délibérément rock français (avec un chant rappelant vaguement Dalain DarcshungA (un mélange de Daniel Darc, Dominique A et Alain Bashung pour les ignares). Les textes sont soignés, intelligemment et combatifs. Musicalement, le mélange se fait parfaitement entre des sonorités rock et des influences électro vaguement tribales. L’un de leurs morceaux les plus sympas, Au Loin Les Pyramides, rappelait vraiment trop Dominique A. Les Moissons est à la fois moins original et plus personnel, conservant un vrai potentiel addictif. La voix de Guénard est solide, chante exclusivement (à notre connaissance en français) et affiche une belle clarté. Le bonhomme est passé par le slam et avait (comme 80% des chanteurs français) des velléités d’écriture, ce qui se sent dans sa manière d’exprimer joliment ses idées. L’ensemble est enlevé, dans la plus pure tradition du rock français, chanté parlé, engagé et romantique, mais aussi influencé par le rock indépendant à l’anglaise, gracile et puissant.
Jusqu’à présent, on n’a pas vu le groupe sur scène mais les vidéos qui traînent sur le net présentent un trio uni et qui connaît son affaire. On verra ce que cela donne sur la durée d’un album mais on a bon espoir que Radio Elvis nous délivre l’un des albums les plus stimulants dans le registre pop populaire et exigeante de l’année 2016.