Il faudra attendre une confirmation de cette information, pourtant très officielle, pour en avoir le cœur net mais le site du groupe Public Image Limited avait annoncé il y a quelques jours l’imminence d’une surprise de premier plan. C’est chose faite avec la mise en ligne en fin de matinée d’un nouveau titre baptisé Hawaï et que le groupe de John Lydon annonce en lice pour représenter la République d’Irlande au prochain concours de l’Eurovision. WTF?
Il se trouve que l’Angleterre organise en mai à Liverpool le grand concours européen en lieu et place des vainqueurs de l’année précédente, l’Ukraine, empêchés pour cause de guerre contre l’envahisseur russe. Les Anglais hébergeront la cérémonie, Dave et/ou Stéphane Bern, ainsi que les dizaines de groupes en carton qui représentent ordinairement la variété musicale des nations membres. Par on ne sait quel truchement ou mauvais sort, PIL a décidé de se mettre unilatéralement sur les rangs (on ignore pourquoi) et de concourir à la place (convoitée) de champion… d’Irlande. Les connaisseurs savent que Eileen et John Christopher Lydon, les parents de Johnny Rotten, sont eux-mêmes irlandais nés en Irlande mais le petit John est arrivé tout chaud et tout frais à proximité des travées d’Highbury, l’ancien stade d’Arsenal. C’est donc en londonien pur sucre mais en fils d’Irlande que Lydon a posé sa candidature pour une « élection » préliminaire qui se tiendra début février à la télé (ou en streaming) sur les médias irlandais.
Si l’issue lui est favorable, l’ancien chanteur des Sex Pistols se produira pour défendre sa patrie de cœur lors de la grand6messe Eurovision. Le morceau proposé, Hawaï, est vraiment une curiosité qu’on pourrait retrouver sur le nouvel album du groupe qui devrait sortir cette année. Alors que les fans du plus grand groupe post-punk de la fin des années 70 (désolé pour les fans de Joy Division) en étaient encore à pleurer Keith Levene, ce positionnement de PIL pourrait prêter à controverse. Par delà son sujet supposé (Hawaï), la chanson évoque la question du souvenir qui s’efface en référence à la maladie de l’épouse de Lydon, Nora, qui souffre d’Alzheimer. On reconnaît à peine la voix de Lydon qui semble singer Samuel Herring de Future Islands ici, et encore moins le style de PIL sur cette balade évanescente assez médiocre et inoffensive. Le morceau a ses charmes cependant et n’est pas dénué d’émotion.
On imagine que si Lydon venait à remporter les suffrages des Irlandais puis à se qualifier pour la Finale, la figure de l’Eurovision en serait à jamais chamboulée. Démarrer en crachant à la gueule du royaume pour finir en prime time sur toutes les télés d’Europe serait un fabuleux pied de nez et une forme d’aboutissement inversé spectaculairement…. surréaliste pour celui qui fut un jour le hérault/héros des punks du monde entier. On décidera à ce moment là s’il faut en rire ou en pleurer.