Voici ce qui s’appelle un beau retour, accrocheur, dansant, pétillant et étrangement joyeux. Cela faisait un bail (octobre 2019) qu’on avait pas eu de nouvelles de Mike Law et de ses Wild Arrows, avec lesquels on avait aussi partagé une playlist impeccable l’année précédente. Le dernier album du groupe (maternité de sa moitié féminine oblige) était l’oeuvre quasi exclusive de son parolier, compositeur et chanteur, ce qui ne nous avait pas empêché d’en dire le plus grand bien et de lui attribuer une généreuse note de 9,2/10 sur notre échelle personnelle. On vantait alors en guise d’explication la tristesse et le caractère aventureux du disque, déstructuré et tordu de tous côtés, mais réussissant avec brio à faire de la dream pop… un peu gothique… expérimentale et psychédélique qui pouvait ravir les plus exigeants comme ceux qui ont fait de Robert Smith et de ses Cure circa 1985 l’étalon pop suprême ou qui ont rêvé comme nous au revival amorcé par le génial grec Vagina Lips.
Ceux-là ne seront pas désarçonnés par le nouveau single du groupe, Crowded House, qui annonce un nouvel album (le 4ème) à venir le 17 juin et qui porte le nom de Loving The Void. A lire les crédits du futur disque qui accompagnent les précommandes sur le Bandcamp du groupe, il n’est pas certain que Wild Arrows ait retrouvé sa configuration originelle (un homme, une femme), puisque Mike Law semble avoir fait le gros du travail lui-même. On retrouve toutefois la trace (et la voix) de Yasmin Reshamwala sur le nouveau single. Il faudra poser la question au groupe pour en avoir le coeur net. En attendant, on savoure l’incroyable dynamique du morceau, porté par l’association d’une ligne de basse quasi funky et d’une rythmique terriblement accrocheuse. « Catchy », c’est ainsi qu’on peut qualifier le morceau qui donne des fourmis dans les jambes, ne connaît pas le repos sur plus de quatre minutes et renvoie (de l’aveu même de son auteur) par son chant quasi directement aux pires/grandes heures de Cure et des siens. Mike Law a confessé avoir chanté ce titre en première intention et y avoir glissé, dans le texte, une sorte de paraphrase hommage à Lets Go To Bed. On vous laissera l’identifier.
Le résultat est infectieux, méchamment vicieux, addictif et fun. La chanson évoque la vie nocturne, les nuits sans sommeil et les effets pervers que cela peut avoir sur la raison et la santé mentale. On pense presque plus à The Glove (le supergroupe qui rassemblait Smith et Steven Severin) qu’à The Cure, le genre de disque qu’on poursuit pour fuir le stress et la pression du quotidien. Go Home ! Go Home ! Le noceur a beau entendre des voix qui le rappellent au bercail, ce n’est pas avec ce genre de morceaux qu’on va avoir envie de passer le pyjama et de siroter une camomille.
NO, there’s no way possible
I know the clearest way possible
I know there’s no way possible
I know it’s the clearest way possible.
to get out.
It’s the same thing.
So go home.
Go home.
Go home.
Go home.
Go home?
On aimerait assez que les autres morceaux du disque soient aussi bons que celui-ci.
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