Après un détour par le cinéma et le théâtre, Gabriel Legeleux aka Superpoze revient au format « simple album de musique » armé de son piano et de son dispositif électronique sur un nouveau disque encore sans titre et qui est annoncé au printemps.
Le premier single, Parabel, s’accompagne d’une mise en images assez somptueuse signée Marc de Pierrefeu qui n’est pas pour rien dans la séduction exercée par le morceau. On y retrouve la sophistication extrême du Caennais, sa précision chirurgicale dans le minimalisme et bien entendu son sens de la poésie. Parabel est un morceau assez époustouflant par son ambition et son amplitude (7 minutes et quelques) mais aussi la belle simplicité de son mouvement. Le lyrisme n’est pas absent du titre, s’exprimant pleinement à partir de la sixième minute notamment, mais Parabel ne se réduit jamais à un crescendo émotionnel binaire (lent/rapide, minimal/explosif) qu’on retrouve malheureusement trop souvent dans ce genre de musiques instrumentales. Superpoze préfère à cette relative facilité de construction une structure en escaliers ou en paliers qui lui permet de varier les approches entre élégie, contemplation, célébration, voire exaltation sur le final, et ainsi de nous faire chavirer. L’électronique est mêlée intimement à l’organique (du piano), composant un bouquet respiratoire qui rappelle le battement d’un coeur/corps soumis à l’effet du soleil et du temps. C’est à la fois vraiment beau, apaisant et gorgé d’espoir.
Accaparés souvent par les merveilles de Schole Records et d’ailleurs, on ne devra pas négliger cette année dans ce registre qu’on adore l’apport du Français qui se produira le 23 janvier en concert à Paris si tout va bien.