Il y a des moments comme ça où tout semble s’emboiter à la perfection, le puzzle de la vie dont on ne galère pas à trouver les coins, les bords, les morceaux tordus, les nuances normalement impossible à distinguer. On peut aussi se dire qu’il suffit parfois d’aborder la vie, ses perspectives, ses opportunités avec un enthousiasme à toute épreuve pour provoquer cet état, en apparence du moins, de plénitude personnelle et artistique. Ainsi semble aller la vie de Cléa Vincent, artiste singulière, débordante d’énergie, de vitalité, de collaborations et projets divers et variés (Les Clopes, Les Fanfarons…). Après avoir travaillé avec Kim et Arnaud Rebotini sur D’Ici Là, Tout l’Eté, le troisième album de Jeanne Balibar dont elle a composé les musiques, elle s’est attelée avec l’un de ses fidèles compagnons musicaux, Raphaël Léger (batteur de Tahiti 80) à la réalisation de son nouvel album, le troisième pour elle aussi si l’on excepte ses trois parenthèses tropicales.
Si l’on en croit C’est OK, ce tout premier single, le successeur des Nuits Sans Sommeil devrait s’avérer d’une belle légèreté pop. On y retrouve la patte chaude et groovy du duo qui fait preuve d’une aisance mélodique XXL pour accompagner des textes, comme à l’habitude d’apparence légers (ce titre…) mais au fond bien plus malins et profonds qu’ils ne voudraient le faire croire. Cléa Vincent se joue de codes bien connus de tous pour créer une musique véritablement mainstream et accessible mais qui semble réservée pour toujours à une audience restreinte mais de laquelle elle se sent sans doute plus proche que d’un hypothétique grand public. C’est aussi cette liberté dont elle jouit qui lui permet de vivre ses milles vies artistiques sans avoir (trop de) comptes à rendre. L’indépendance n’est décidément pas un style musical mais bien fondamentalement une façon d’aborder les choses ; la meilleure assurément.
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