Cela faisait un peu moins longtemps pour les Stereolab que pour Pulp. Quinze ans contre vingt-quatre, mais la sortie d’un nouvel album du groupe franco-britannique est comme celle de la bande à Jarvis un petit événement qui fait… plaisir… mais fait de cette année 2025 d’ores-et-déjà un cru marqué par le retour des groupes morts-vivants. L’expression n’est pas très délicate mais il semble bien qu’on soit encore avec cette double annonce dans une phase de reformation et de recyclage par elle-même de l’histoire du rock et de la pop. Les Stereolab dont la fondatrice et chanteuse Laetitia Sadier avait sorti un album solo, Rooting For Love, il y a un an à peine, prennent leurs quartiers chez Warp Records qui avait déjà réédité leurs catalogues et sorti quelques magnifiques compilations. On retrouvera bien entendu Laetitia et Tim Gane sur ce nouvel album prévu le 23 mai et qui s’appellera Instant Holograms on Metal Film.
La pochette très graphique comme toujours est réussie et aussi bonne que le premier extrait, Aerial Troubles, réalisé avec une IA, ce qui est semble être clairement devenu la norme dans l’industrie du disque. Le texte est gentiment abstrait et compliqué comme du Stereolab, avec une dénonciation de l’avidité et la mise en avant de la recherche d’une sagesse qui apparaît bien démodée mais colle parfaitement à la musique pop et légère du groupe.
Greed is an unfillable hole (Insatiable)
Avid the fear of death
Thirsty is the fear of death (There is no way)
We can’t eat our way (Out of it)
We can’t eat our way out of it no more
The juncture invites us to provide care (Palliative)
Dying modernity
While offering antenatal care for the inception
Of the new yet undefined future
That holds the prospect for greater wisdom
On retrouve l’innovation électronique du groupe et sa capacité à animer des morceaux à la mélodie quelque peu dissimulée. L’album comprendra 13 morceaux et s’appuie sur de nombreuses collaborations plutôt pointues parmi lesquelles on retrouve Molly Hansen Read, Rob Frye et quelques autres. Même si les groupes n’ont rien à voir, la manière dont émerge ce disque est assez similaire au retour de Pulp puisque le désir de composer à nouveau est né d’abord par un retour sur scène. Avec le retour de Gene (qui a confirmé une 2ème date à Leeds), et le nouvel album de Divine Comedy, on devrait avoir bientôt pouvoir revivre le passage à l’an 2000, sans sortir de chez soi et pouvoir voyager avec notre carte 12-25.
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