En migrant vers l’Ouest, le chanteur et compositeur Ali Veejay semble s’être éloigné de la férocité électrique et de la tension qui caractérisaient ses 1=0 pour une approche plus décontractée et apaisante de la musique et de la vie en général. Après une série impressionnante de reprises inattendues, le guitariste signe en avril un premier album solo, qui sortira chez les têtes chercheuses de Dora Dorovitch.
En guise d’amuse-bouche à ce projet feel good (mais pas que), Ali Veejay envoie l’éclaireur Last Long, qui avec sa rythmique à deux temps, ses vocaux haut perchés propose une sorte de soul matinée de reggae folk new new age qui est assez peu fréquente en France. L’approche est légère mais tenue par une scansion addictive, un jeu de guitare gracile et tout en touché, ainsi que par quelques jolies arabesques vocales qui font penser au charme du Bordelais Yudimah, dans un registre (chez le second) plus hip hop. L’iconographie ésotérique, très soignée, est signée par l’auteur et constitue à elle une seule une énigme énergisante qui interpelle.
Le texte est sobre et tendrement sentimental, mélange d’images simplistes et de mantra positiviste un brin hermétique. C’est beau, c’est doux et ça fait un bien fou au moment où ça arrive. Que ce soit dans la ruade sonique ou dans cette sorte de poésie originale folk, Ali Veejay ne manque jamais de justesse. Il est aussi apaisant et harmonieux aujourd’hui qu’il a été hier agité et disruptif !
darling I sense you have mysterious qualitites/ when you hold my hand / it’s like I’m swimming / but you keep on worrying/ whether I am your friend your ennemy/ how I like your smiling baby/ you have no idea/ this need to race/ this need to chase/ won’t last long.
Selon l’expression consacrée, on attend l’album avec impatience.
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