A quelques encâblures de la grande gabegie de Noël, avant les cadeaux, les orgies de nourriture et le gaspillage de joie et de bons sentiments qui s’en suivra, sans doute faut-il s’arrêter quelques minutes pour écouter le nouveau single de The Antlers, Need Nothing, et méditer sa parole.
Depuis qu’il est tombé dans la pleine conscience et la spiritualité new age, l’ami Peter Silberman est devenu un autre homme mais reste un chanteur merveilleux : une sorte de sage qui, à travers ses singles, ses chansons, ses interviews, distille une philosophie de l’épure, du dénuement et de l’ascèse, soit autant de forces qui étaient déjà à l’œuvre dans un chef-d’œuvre tel qu’Hospital. Avec son compère Michael Lerner, qui tient la batterie, Silberman nous offre un morceau aux arrangements magnifiques, simples et complexes à la fois, qui nous emmène dans un ailleurs fait de simplicité et de lumière. Les deux compères ont changé leur photo de profil sur Bandcamp (photo) pour une image plus positive et radieuse. C’est cette sérénité qui se dégage de ce titre apaisé et programmatique. Le morceau parle officiellement « d’apprécier ce qu’on a plutôt que ce qu’on a pas. De gratitude. Et de l’ordinaire qui est extraordinaire. » Est-ce gnangnan de penser comme ça ? Utopiste ? On aime l’espoir qui se dégage du titre, la justesse qui transpire d’une émotion non feinte.
No, I don’t need nothing,
no, nothing I don’t already hold.
O, whether tomorrow,
o, ever tomorrow uncontrolled.
One moment of deep repose—
a thick jungle of lawn between my toes,
a paper glider landing on my nose,
curling colors of a painted wing grow,
Until they fill they screen,
and draw me in
to a place unseen,
where I’ve always been,
To somewhere so serene,
complete within,
and evergreen.
When I want too much
of what I’ve missed
to be content
with what exists,
I must remind myself
to savor this wholeness.
On y pensera et repensera. On en profite du reste pour glisser le précédent single, Tide, sorti il y a quelques mois et qui complétait la sortie précédente d’un Rains qui nous fait encore pleurer des yeux…
Photo : profil de The Antlers sur Bandcamp
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