C’était l’un des titres les plus planants et remarquables de son album Someone Else, dont on a dit le plus grand bien l’an dernier, c’est désormais un clip en plus d’être une chanson au charme hypnotique envoûtant. Electric Poles de Franklin est donc de retour pour un clip réalisé par Mélanie Dagnet, à l’inspiration très « Suspiria » où se mêlent salades de mains, visions du cosmos et danse arty. Un mélange qui nous perd un peu dans son absence de linéarité mais qui souligne la confusion du grand et de l’intime, d’une musique ambiante millimétrée et… du vivant, au coeur du travail de Franck Rabeyrolles. Intéressant donc et aussi différent que ces images mi-kaléidoscopiques, mi-psychédélicoléchées, pour un résultat déconcertant, sensuel et froid à la fois.
Le clip répond à une musique hantée par la voix de Sarah (extra)Lucide et rythmée par des arrangements qui vont de l’accompagnement électronique et la formulation, discrète, d’une « petite musique pop ». Est-on à l’extérieur du monde ? Ou à l’intérieur ? Est-on dans… l’échange de fluides ou dans l’exploration des méandres d’une conscience ? Est-on dans une contemplation de la nature (que suggère l’ambiance générale du disque) ou dans une étude des pôles magnétiques qui relèverait plutôt des travaux mystiques de Emanuel Swedenborg ? Mystère et bouche presque cousue, quand la musique est bonne, point ne sert de trop réfléchir. L’album lui-même s’écoute toujours avec autant de plaisir, ce qui est plutôt bon signe et le témoignage d’une valeur qui durera ce qu’elle dure…