Tout ira bien. C’est le sous-titre de cette nouvelle chanson séduisante poussée par le mystérieux trio composé par Aleksi Mäkelä, Timo Zwandun et Nabim Fieev, installé à Paris.
Les trois hommes, qui semblent originaires de Finlande et d’Afghanistan, se retrouvent régulièrement (raconte leur site web) pour jouer de la musique et enregistrer des titres sur le vif. La musique comme passe-temps et moyen de tromper la solitude en terre étrangère, la musique pour soigner les peines et attendre des jours meilleurs. Le groupe se nomme GmBt Life qui signifie d’après l’acronyme d’un de leurs morceaux : Get Money Buy Things Life, dénonciation subtile et à fleuret moucheté d’une existence laborieuse et tournée vers la marchandise.
Les textes dessinent un territoire aux contours incertains, intègrent des personnages aux visages flous, des espoirs mal payés et des angoisses liées à la modernité urbaine. Le groupe traque l’anonymat des villes en prenant appui dessus, crée de l’émotion en tendant un miroir à l’indifférence et à la désocialisation. Les mots sont peu nombreux, lâchés pour occuper l’espace et entrer en résonance avec une musique qui serpente entre post-rock apaisé, slowcore et musique ambient.
So many faces
Do you know who you are now ?
One million children
Two million children
Five hundred slaves
Le groupe travaille des mélodies nues, claires et sèches, à partir d’un mélange d’instruments traditionnels et de synthés et claviers digitaux. L’ensemble est froid et chaud à la fois, faisant écho par moment aux grands ancêtres que sont Front 242, pour l’aspect glacé et froid, ou Ozark Henry pour le compromis mélodique. Le site du groupe, en attendant l’album qui viendra, permet de prendre contact avec cette musique précieuse, singulière et émouvante. GmBt Life interroge nos existences et pas qu’un peu. L’environnement musical du groupe est aussi inquiétant parfois qu’il réconforte et console.