Tube du mois : On se drogue avec Moship pour fêter le Bicycle Day

MoshipPour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Colin Angus (ancien membre et leader des Écossais cultes The Shamen) et le producteur mystérieux Digital Habitat s’associent pour un premier morceau monstrueux d’une douzaine de minutes qui célèbre le 80ème anniversaire de l’invention… du LSD.

Bâti autour d’un speech prononcé en 2006 par l’écrivain et éditeur Michael Horowitz qui a notamment cofondé l’une des premières sociétés/collections littéraires psychédéliques en publiant des œuvres de Aldous Huxley, des Sisters of the Extreme et de Timothey Leary dont il fut l’ami, le protecteur et le biographe, le morceau est parfait de bout en bout conjuguant l’efficacité du dance mouvement, les circonvolutions psyché et une rythmique hippie chic irrésistibles. La musique de Moship (c’est le nom du groupe) fait ainsi la fête aux substances psychoactives, vantant par ses boucles électroniques, ses rythmes et couleurs hypnotiques, les effets positifs de la prise de stupéfiants synthétiques sur l’homme.

Le premier single du groupe, A2E pour Antidote To Everything (« le remède universel »), sample donc une conférence d’Horowitz pour célébrer ce que les amateurs de culture narcotique appellent le Bicycle Day.

L’histoire veut que ce jour là, le docteur Albert Hofmann, le pape de l’acid, soit rentré chez lui en vélo depuis son laboratoire après avoir ingéré ce qui restera à jamais le premier trip de l’Histoire. Sur son deux roues, le médecin expérimenta dans une expérience surnaturelle qu’il décrivit plus tard l’ensemble des effets magiques associés à la prise de drogue. Ce trajet en vélo est devenu une référence absolue et l’instant zéro où s’enclencha selon des historiens comme Horowitz la grande histoire des drogues psychédéliques. C’était le 19 avril 1963. Pour le fun, on reprend ici les notes du médecin qui avait créé son cocktail cinq années auparavant en guise de traitement obstétrique : « Last Friday, April 16, 1943, I was forced to interrupt my work in the laboratory in the middle of the afternoon and proceed home, being affected by a remarkable restlessness, combined with a slight dizziness.
At home I lay down and sank into a not unpleasant intoxicated-like condition, characterized by an
extremely stimulated imagination. In a dreamlike state, with eyes closed (I found the daylight to be unpleasantly glaring), I perceived an uninterrupted stream of fantastic pictures, extraordinary shapes with intense, kaleidoscopic play of colors. After some two hours, this condition faded away »

La drogue est elle la solution à tous nos maux ? Y a-t-il ici un réservoir de sensations, de réconfort, de paix que les hommes n’ont pas encore exploité à plein ? On n’en sait foutre rien mais il est tout à fait possible que cette histoire là ne soit pas tout à fait finie.

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