Wings of Desire ou le génie du recyclage

Wings of DesireCe n’est pas si souvent que cela qu’un groupe peut tous nous mettre d’accord. Il faut qu’il allie de bonnes références, adopte une posture en phase avec sa musique et bien évidemment qu’il dégage de l’émotion. Avec quelques riffs bien sentis et des gimmicks irrésistibles, la machine à remonter le temps peut se mettre en marche.

Sur le papier Wings Of Desire n’a rien d’un « super challenger ». Le groupe sort de nulle part ou presque : il y a bien eu INHEAVEN auparavant, mais on ne conseillera pas d’aller rechercher leur album paru en 2017 sur PIAS (croyez-nous sur parole, pour s’en assurer, on s’est infligé ce power-rock binaire et gras pour soirée défonce étudiante).

Pire même, à coup sûr le duo formé par Chloe Little et James Talyor est promis à ne jouer que les seconds rôles et encore, peut-être que leur carrière se bornera à faire de la figuration.

Mais que voulez-vous, la nostalgie est un puissant analgésique et en ces temps d’incertitude, on se replie volontiers sur les valeurs-refuges. Et les trois singles divulgués par les Anglais constituent un bon placement en ce moment : aucune information sur une quelconque sortie, rien de nouveau mais un indéniable talent pour le recyclage.

Déjà, sachez qu’au sein de Wings of Desire, Chloe n’essaie plus de se prendre pour Darcy de The Smashing Pumpkins tentant de détrôner Hole dans les charts des colleges radios US. Et ce n’est pas plus mal ! James a pris le micro et il alterne entre un chant façon Courtney Taylor-Taylor de The Dandy Warhols (Runnin’) et harangue prolétaire, la bouche pleine de patates (Be Here Now). Cela pourra en dissuader certains. Et en ravir d’autres.

Dans tous les cas, cela fait des lustres que New Order n’a pas été capable de faire un morceau comme 001. Tout y est : le refrain gonflé, la batterie martiale, la ligne de basse XXL, le solo de guitare étouffée, le final emphatique. Cela durera le temps que cela durera, mais on l’écoute en boucle jusqu’à s’en dégouter.

La formule définitive pour résumer l’affaire nous est soufflée par notre compère David : Wings Of Desire sonne comme Sleaford Mods rencontrant The Jesus & Mary Chain.

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