Human Crime : les Pixies en pilotage automatique ?

Pixies

On en est pas encore au stade où accueillir le nouveau single des Pixies ne serait plus un événement mais on s’en approche dangereusement. Car même si on a réécouté récemment et sans déplaisir leur dernier album, Beneath The Eyrie, il faut se rendre à l’évidence : on ne retrouvera plus jamais avec le groupe de Frank Black le niveau d’excitation qui était le nôtre dans une vie précédente. Les disques se suivent et se ressemblent un peu : mous du milieu ou du début comme ici, sans grand impact et ressemblant de plus en plus à la longue carrière usante de leur leader en solo. Le nouveau morceau, Human Crime, qu’on imagine tiré d’un album à venir sur lequel on n’a pour l’heure aucune information, sera peut-être joué très prochainement sur scène puisque le groupe redémarre une grande tournée qui passera en juin par la France.

Le titre ressemble bien à du Pixies mais avec une présence plus discrète (jusqu’à l’arrivée) d’un Joey Santiago qui semble ici en pilotage automatique. C’est Paz Lenchantin, la bassiste, qui conduit, avec autant d’efficacité qu’elle a tourné et dirigé le joli clip qui accompagne le single. Tournée dans un bar et dans de vieux bunkers à Santa Monica, la vidéo évoquerait de manière métaphorique l’existence de deux mondes, quasi parallèles, pour les musiciens du groupe : Pixies le soir et êtres normaux, lourds et presque dénués de magie dans le monde réel. Le thème du titre est lui plus anecdotique et plus simple, au point qu’on se demande si le titre Human Crime n’en fait pas un peu trop. Un type qui rentre chez lui et ne s’attarde pas auprès de la femme qu’il aime probablement. Une sorte de chanson d’amour contrariée par un jeu de cache-cache. Sauf à ce qu’on nous dise qu’il y a là un sens caché, pas certain que ce soit les paroles les plus marquantes et inspirées de Black Francis. Human Crime n’en reste pas moins assez agréable et élégant comme un road-trip en campagne, un peu rock, un peu blues. C’est un bon compagnon de route. Les Pixies sont toujours à la recherche de cette double accélération qui faisait leur originalité. Mais on les aime bien quand même.

Pour les fans, on signalera aussi la sortie aujourd’hui d’un coffret des lives du groupe à Brixton en 2004. Concerts du retour, déclinés en 8 vinyles ou 8 CDs rien que ça, épatants, mais encoffrés un peu trop luxueusement à notre goût. On renverra vers les CDs gravés à la sortie du concert ces jours là qui étaient très bien et qu’on trouve pour beaucoup moins chers un peu partout. Et rien que pour vous faire enrager, on rappellera… qu’on y était.

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