À présent que sont sortis les derniers albums de Johnny Dynamite & The Bloodsuckers et The Pale Blue Eyes et que nos déceptions autour de leur sortie respective se dissipent, on pense savoir à présent quel sera le meilleur album « plaisir sucrerie synthpop » de l’année. La sortie du clip Misery Remember Me de Ladytron nous a permis d’écouter en rattrapage leur Time’s Arrow, septième album sorti en janvier dernier chez Cooking Vinyl. La honte, d’autant que le groupe électronique anglais a moins rempli sa deuxième décennie d’existence (seulement trois albums depuis 2011, pour un groupe constitué en 1999). Car l’album est tout simplement superbe, un album plein, incarné et changeant comme on les aime.
Misery Remember Me est, si l’on se fie à l’émoi des fans en commentaires, le morceau le plus apprécié de la galette. On entend les fruits d’écoutes liliales et énamourées de Seekers Who Are Lovers des Cocteau Twins par le groupe, dans sa chambre adolescente. Par moment, le chant d’Helen Marnie, chanteuse principale du groupe, n’est pas sans évoquer la tessiture de l’affriolante Sandra, chanteuse teutonne des années 1980, notamment lorsque Helen, tout en affront, entonne le sépulcral : « There’s a light west of here / There’s a light like a prayer / And I am not myself, I’m gone« . On rêve (le côté dream pop) mais on se cloute à ses chaussures (le versant shoegaze) pour ne pas se volatiliser dans l’air. La chanson sera idoine pour accompagner nos promenades champêtres et solitaires, à l’heure de l’année où s’assombrit le moral d’automne, cette fameuse heure où les vêpres allongent leurs ténèbres mordorées sur les champs et forêts, enserrant les derniers feux solaires, et où … Mais, qu’est-ce que vous faites encore ici ? Foncez sur l’album !